dimanche 22 mars 2009

Trois jours, trois soirées

A Québec, le soir, on ne s'ennuie pas. C'est vrai quoi, si on est un peu débrouillard, il y a toujours quelque chose à faire. Là-dessus, je vous laisse juger de ma débrouillardise.

Jeudi soir : Dixième anniversaire du Centre Moscou-Québec (création géniale de mon non moins génial prof de russe). La réception, offerte par le ministère des relations internationales, aura lieu dans la chapelle du musée de l'Amérique française, et sera précédée d'un récital de musique russe. Nombre de places limité. Tenue de ville.
Autrement dit : Soirée petits-fours à l'ambassade, le retour.

Premier couac : la tenue de ville. Moi je dis, tout dépend de la ville, parce qu'en France, quand on dit ça, c'est souvent en opposition à tenue de soirée. Sauf que là, c'était surtout en opposition à tenue d'étudiant. J'étais donc la seule en jean, au milieu d'une bonne centaine de personnes en tailleur pincé/cheveux serrés pour ces dames, costume-cravate (voire nœud pap') pour ces messieurs.
Second couac, que j'aurais quand même pu prévoir : tout le monde avait au moins une personne connue à qui parler. Moi pas. Mais ça s'est vite arrangé, le plus surprenant étant que j'aie besoin d'une soirée BCBG à mort pour oser aller parler à des gens qui sont en cours avec moi depuis septembre. Donc maintenant, je connais des gens de mon cours de russe.
Ça a commencé, comme prévu, par un récital de musique russe, et pour être sûrs du bon déroulement de l'activité, on a jugé bon de nous a préciser "Nous serons en mode récital, veuillez donc réserver vos applaudissements pour la fin de la prestation". Ça au moins, ça transpirait la spontanéité.
On a donc applaudit bien sagement à la fin du récital.
Puis on a dû applaudir à la fin de chaque discours prononcé par chaque invité de marque, et il y en avait beaucoup : le ministre des relations internationales et de la francophonie, l'ambassadeur de Russie à Montréal, la rectrice de l'Université d'État des sciences humaines de Moscou, et un gars qui a parlé si longtemps... mais impossible de me souvenir ce qu'il était^^
Certains se sont même sentis obligés de redire leur discours dans les deux langues, donc ça a un peu rallongé (surtout quand l'ambassadeur a essayé de parler français^^).

Enfin est venu le moment des petits fours, accompagnés d'un verre de vodka hein, c'est des russes quand même, où des tas de gens viennent vous parler sans que vous sachiez obligatoirement d'où ils viennent. C'est comme ça que j'ai serré la pince au fameux ministre, une coupelle de crème brûlée aux bleuets à la main, en me disant qu'un truc pareil risquait pas de m'arriver en France^^

Vendredi soir : Changement de décors, et direction le quartier Saint Jean Baptiste pour visiter ce que j'espérais être mon futur appart'.
On était deux sur le coup : moi, et une hollandaise au français plus qu'approximatif. L'appart' est parfaitement situé et disponible pile aux bonnes dates, les collocs super sympas, la chambre à peu près 3 fois plus grande que celle que j'ai à la résidence, pour un loyer 30$ moins cher... On est intéressées toutes les deux.
Alors les gentils collocs nous disent "Très bien, battez-vous pas, on va tirer ça au chapeau."
Ils ont tiré Miranda.
Dégoûtée.
(là, je m'en suis pas encore remise^^)

Samedi soir : Une note plus joyeuse maintenant : le concert des Cowboys Fringants !
Peut-être que vous les connaissez. Peut-être pas. Moi je ne les avais jamais entendus avant le concert (ouai, je sais, c'est pas sérieux tout ça, mais deezer il marche pluus !!), et j'ai pas été déçue, du tout ! Donc si vous voulez les découvrir, en voilà des petites vidéos.
Leur violoniste est un peu frappée, leur guitariste hyperactif, et leur chanteur suicidaire : au milieu du concert, il est allé chercher un escabeau, il est monté dessus, tout en haut, s'est mis dos à la foule, et s'est laissé tomber dans le public (qui l'a rattrapé^^). Confiant le mec quand même^^
On était tout près de la scène, tout devant, au milieu des fans en furie. En fait, au milieu d'un troupeau de groupies hystériques, qui avaient décidé de jouer au rugby. Donc ça chante, ça danse, ça saute, ça hurle, jusque là tout va bien, mais quand ça se dit "tiens, si on testait la capacité de résistance du corps humain entre une foule en liesse et une autre foule en liesse qui pousse en sens inverse", là on atteint les limites de ma sociabilité.
J'ai donc commencé à riposter. D'abord avec des coups de coudes dans les côtes, destinés à les renvoyer à leur place. Puis avec des coups de pieds dans les tibias, destinés à leur faire mal. Puis avec les deux, assortis d'un "dégage de là espèce de connasse" que j'étais sûrement la seule à entendre.
Puis j'ai compris que la meilleure stratégie de survie serait sans doute la fuite. 3 mètres à gauche (et un passage devant le gros vigile), et j'étais peinarde.
Donc mise à part l'expérience humaine (trop) intense ("ok pour que tu hurles, mais pitié baisse les bras !"^^), c'était un super concert. J'ai même acheté un t-shirt (c'est dire si c'était bien^^).

ps : celle-là elle est écolo et anti-capitaliste, je l'ai bien aimée^^

lundi 16 mars 2009

Bonne fête !

Hum, hum... Mes chers amis, nous sommes ici ce soir pour célébrer un anniversaire.
Pas l'anniversaire d'une personne. Mais celui d'une décision.

La décision d'enfiler nos mitaines et de partir à l'aventure sur le nouveau continent.
Une décision mûrement réfléchie. Depuis 3 jours^^
Une décision prise à l'UGC de Strasbourg (ouai, l'espèce d'OVNI moche sur les rives du Neudorf), après un film que j'ai pas aimé.
En fait, c'était presque plus une persuasion qu'une décision. Parce que Céline et moi on était déjà décidées. Mais Chloé, il a fallu l'emmener un film hautement déprimant pour qu'elle réalise que la vie est courte et qu'il faut en profiter.


Notre stratégie a fonctionné à merveille : 2 heures de déprime plus tard, et on a su qu'on ne serait pas 2 mais 3 à venir respirer le bon air frais de Québec.
Un passage devant l'escalier-vestige du pont Churchill, haut lieu de ma vie strasbourgeoise^^


Bien entendu, ce n'était que la première étape.
La deuxième étant d'aller affronter la meuf du SRI (Service des Relations Internationales, plus communément appelé antre du diable) : "Le Québec ? Mais c'est trop tard !"
Dans le fond, elle n'avait pas totalement tord, les dossiers étant clos depuis le 1er mars. Mais pour nous, ça allait être différent.
Voyant nos mines désarmées, la prof instigatrice de l'échange alla également y faire un tour, pour expliquer le cas. Après ça, le discourt fut tout de suite très différent : "Vous voulez partir combien de temps ?"

Un an bien-sûr, on est pas des mauviettes.
"Très bien, voilà des dossiers de candidature que vous devez remplir, écrivez une lettre de motivation, joignez-y vos relevés de notes depuis le début de votre licence que vous irez faire imprimer à la scolarité, allez faire signer tout ça à la responsable du volet international de votre département, ensuite allez demander un formulaire SE401Q106 à la CPAM, remplissez-le, venez me le faire signer et ramenez-le leur pour qu'ils le signent à leur tour. Vous êtes boursières ? vous aurez peut-être droit à un complément de mobilité, mais vous devez aussi penser aux bourses de la région pour lesquelles les demandes se font au maximum deux mois avant le départ... bla, bla, bla..."

Donc là, on a commencé à comprendre que ça allait pas être simple.
Ma première visite à la CPAM allait me conforter dans cette idée :
"Bonjour, il y a 18 personnes en attente, veuillez prendre place, un de nos conseiller va vous appeler"
2 heures plus tard : "Un formulaire pour quoi ? Le Québec ? Ah non, on délivre jamais ces choses là. Mais vous êtes étudiante, pourquoi vous n'allez pas le demander à votre mutuelle étudiante ?"
LMDE : "Vous partez où ? Au Québec ? Mais c'est jamais nous qui donnons ces papiers, voyez avec votre université, c'est à eux de donner des papiers comme ça"
SRI : "Mais vous n'avez rien écouté, je vous ai dit que c'était à la CPAM !"

Et là, j'ai compris qu'il faudrait commencer à appliquer la règle d'or de l'étudiant souhaitant participer à un échange : L'étudiant a toujours raison.
CPAM : "Mon université m'a redit que c'était à vous de me donner ce formulaire"
"Mais je ne vois pas de quoi vous voulez parler mademoiselle, vous êtes étudiante, voyez avec..."
"Je ne décollerai pas d'ici sans mon papier"
"Bon, je vais appeler ma supérieure"

Résultat : je suis repartie avec deux exemplaires, et des photocopies gratuites de mon passeport, ma carte d'identité et ma carte d'étudiant agrafées dessus.
J'allais juste m'apercevoir plus tard que cette "conseillère" s'était bien vengée, en me donnant le formulaire SE401Q104 et non le SE401Q106.

Et ce n'était que le début d'un lonnng chemin semé d'embûches administratives en tous genres.
Mais quelle satisfaction le jour où on a franchi le seuil de l'agence de voyages pour acheter notre billet d'avion. Après ça, même les montées d'adrénalines style "mon CAQ n'est toujours pas arrivé, j'en ai besoin pour demander ma demande de permis d'études qui prend un délais de 3 semaines (surement le temps de couper les arbres pour faire le papier) sans compter la Poste, et le départ est maintenant dans 4 semaines puisqu'on a dû avancer le vol pour passer leur putain de test d'anglais".

Et surtout quelle satisfaction le jour où on a posé le pied à Montréal avec nos petites valises sous un soleil radieux.
Même si, une fois rendues, les ennuis n'étaient pas encore tout à fait terminés. Des broutilles hein, juste de quoi faire qu'on ne puisse plus jamais remettre les pieds à l'UMB (ça tombe bien, ça existe plus^^).
Donc pour l'instant, on profite bien de ces instants de paix, dans un pays où les gens sont gentils.
Jusqu'à la prochaine bonne décision.

dimanche 15 mars 2009

Ski de fond

Ça faisait longtemps tiens. Bien longtemps que j'avais pas chaussé une paire de skis.
Mais puisqu'ici, on a de la neige à profusion, autant en profiter. Direction donc la station Duchesnay, un petit bonjour à l'hôtel de glace en passant, et nous voilà rendues, de bon matin, dans un chalet de luxe, avec un parking assez grand pour garer tous les school bus de Québec.
On nous a donné le plan du site, on nous a demandé notre pointure, et on nous a filé des skis.


On a opté pour le ski de fond, parce que c'est plus sécuritaire pour les ligaments croisés^^ On a fait groupe avec des sud américains qui n'avaient jamais vu un ski de leur vie, et le gentil moniteur nous a accompagnés sur le premier kilomètre. Après ça, il est retourné chercher les sud américains qui avaient pas passé le dernier virage, et on a pu commencer notre expédition.


Ça s'est plutôt bien passé je dois dire. On se poussait régulièrement pour laisser passer des skieurs chevronnés qui nous doublaient sans dire bonjour ni merci (apparemment, le québécois est sympa partout sauf sur des skis^^). C'est à la première descente que les choses se sont un peu gâtées, et qu'on a accusé nos premières chutes, grâce au cocktail neige bien gelée/skis bien fartés/absence totale de technique d'arrêt.
Une fois finie la première boucle, on a suivi les panneaux pour trouver la cabane à pic-nic :



Et là-bas, j'ai passé 20 minutes à essayer de photographier des moineaux trop cute.


Et l'après-midi, on a repris, dans des sentiers encore plus boisés que le matin. Boisés et bruyants je dirais. Parce que les arbres font du bruit.
Parfaitement. Ils craquent. Et je peux vous dire que c'est super glauque (surtout quand, au départ, tu ne sais pas que ce sont les arbres qui font ce bruit là. Dans les Queyras, les arbres ne craquent pas... enfin je crois pas...). Donc si quelqu'un veut m'expliquer pourquoi les arbres craquent, ça serait gentil.
Parce qu'avec Chloé on a des théories divergentes : elle pense que les arbres ont un esprit et qu'ils écoutent tout ce qu'on dit. Moi je crois que le craquement vient des skieurs qui se sont fait kidnapper et enfermer dans les troncs, et qui tapent pour qu'on leur ouvre.

Trève d'interrogations, on a encore eu quelques skieurs impolis, quelques descentes, quelques chutes... score final :
Chloé : 4
moi : 3
Donc Chloé a gagné^^ (mais moi j'ai la mention spéciale "chute à l'arrêt")

Le soir, pour se remettre de nos efforts, on a décidé d'aller (enfin) dans un resto suisse qu'on avait remarqué depuis le mois de septembre. Devant, on a rencontré des suisses (logique^^), qui se sont bien marrés en le voyant, mais qui n'y sont pas entrés^^


Une fois à l'intérieur, l'hospitalité helvète était au rendez-vous : garde-robe, service ultra-rapide, panière de pain (!!) (si vous n'êtes pas un français vivant au Québec, vous ne pouvez surement pas comprendre^^). Jusqu'à ce qu'on se rende compte que la serveuse nous apportait tout le matos pour faire une bonne fondue savoyarde, alors que nous on lui avait commandé une raclette valaisanne.
Drame.
La voilà nous engueulant, parce qu'on aurait pu lui dire avant, nous enlevant notre panière de pain, et repartant bougonnante avec son appareil à fondue sous le bras.
Là, l'idée de nous lever, de nous casser et d'aller faire un festin au Thaï nous a traversé l'esprit.
Mais, la voyant revenir avec ce qui semblait ressembler à un appareil à raclette, on a décidé de rester cool, plus cool que la serveuse pour qui on devait être trop jeunes/pas habillées assez classe, et on s'est laissées servir.
Autant vous dire qu'une telle quantité de fromage après une telle traversée du désert fromagère fut appréciée^^ On a pas non plus craché sur le dessert (profiteroles et forêt noire (et oui, même dans un resto suisse^^))
En fait, il n'y eut que l'addition pour nous faire dire qu'on y reviendrait pas... je crois que j'avais jamais mangé pour si cher dans un restaurant.
En tout cas jamais quand je devais payer moi-même^^

Pour se consoler, on a fini la soirée avec Le monde de Narnia, et là j'ai mieux compris d'où venait la théorie des arbres qui écoutent aux portes^^

lundi 9 mars 2009

Le Pharmacien

Lu sur les murs des résidences de l'université :
Chers résidents,
Déjà la mi-session et les travaux qui s'accumulent. Le rythme de travail s'intensifiant, nous vous demandons de vous montrer particulièrement attentifs à ce que le calme règne dans les étages, afin de permettre à chacun d'étudier dans les meilleures conditions.

(ou un truc comme ça).
Sauf que ma voisine, apparemment, elle n'est pas là pour étudier. (et ça tombe bien, parce qu'apparemment, elle ne doit pas savoir lire).
Donc voilà, voisine sans nom mais dont les ondes sonores font vibrer l'air jusqu'à moi, si par hasard tu lisais ces lignes, sache que... rooh et puis non, ça en vaut même pas la peine.
Là dessus, je mets mes boules Quiès, et je vous livre les perles de mes profs :

Le prof de russe (qui doit commencer à se sentir chez lui sur ce blog^^) :
"Les textes publiés dans Téle Hebdo ne sont pas trop difficiles"
"C'est un des écrivains les plus insupportables de la langue russe : elle écrit uniquement soit des romans policiers, soit des livres de cuisine !"
"Le cadavre est inanimé, mais le défunt est animé !"
"L'oiseau vole vers l'université, je ne sais pas pourquoi mais... il veut suivre le cours de la langue russe, parce que c'est un perroquet !"
"Aujourd'hui, cette ballerine a plus de 80 ans, elle ne danse plus sur scène !"
"Chypre, c'est la Florida pour les russes. C'est une colonie importante" (2 en 1^^)
"Les russes boivent du thé comme les géorgiens boivent du vin !"
"Je dois vous féliciter, vous parlez comme les russes du 18ème siècle !"

Mais il a de la concurrence :
la prof tour à tour de labo et de socio de la culture :
"Oui, je pense que je peux travailler pour Hydro-Québec sans vendre mon âme au diable..."
"Moi, sur l'ordi, je tape en taille 14 pour mieux y voir, mais j'oublie jamais de remettre en taille 12 avant d'imprimer !"
"Je n'ai pas de psy, mais je vais en trouver un..."
"J'ai lu beaucoup de Picsou quand j'étais petite, pensez-en ce que vous voulez... " (ça, c'était en socio de la culture^^)
"Une des critiques les plus intéressantes que j'ai lues sur le sujet est celle de... Donald" (ça aussi^^)
"Les CD de musique classique sont les seuls dont les ventes n'ont pas chuté, les mauvaises langues diront que c'est parce que ses auditeurs sont trop vieux pour savoir comment télécharger"

Ma mère (après tout, elle est prof aussi^^) :
"Attends, j'ai pas fini de photographier le camion poubelles !"
"C'est celui-là l'escalier rompe-cul ?" (non, c'est l'escalier casse-cou^^) (expression provençale, certains auront compris)

Et, (indispensable^^), un gars du labo :
"Ben, le problème, c'est qu'on a pas des looks de sociologues là... déjà, on a les cheveux courts !"


Et pour finir, une petite chanson québécoise qui m'a remonté le moral^^
(comme quoi, il y a pire que moi)

ps : Canard, j'ai peut-être pas assez insisté dans l'article adéquat, mais j'ai eu peur^^ et pour ce qui est de Boulevard de la mort, je précise que mon doigt est toujours attaché au reste de mon corps, ce qui n'est pas le cas de la jambe de cette pauvre fille^^

dimanche 8 mars 2009

Swift, jour 2

Dimanche dernier donc. On a repris Swift, pour cette fois aller là où vont tous les touristes (après le chute Montmorency et la cabane sucre^^) : l'hôtel de glace.
Bon, en route on a quand même fait un petit détour pour aller voir de près le pont de Québec (ça, c'est un truc que tous les touristes ne font pas^^ juste nous^^). Et puisque tout le monde s'en fiche, du pont de Québec, je vais quand même en parler un peu.


En effet, ce pont est une merveille de technologie. Tellement merveilleux qu'il s'est effondré 2 fois : en 1907 et 1916. Après, ça va. Mais depuis, il y a une légende qui raconte que le contremaitre aurait passé un pacte avec le diable lors de sa reconstruction : en échange de l'âme du premier être vivant à traverser le pont, le diable ferait en sorte que celui-ci ne tombe plus.
Lors de l’inauguration, le contremaître, se souvenant du serment, aurait lancé un chat sur le pont qui le traversa pour se sauver. Au milieu du pont, l’animal disparut. Le diable dut se contenter de l’âme de l’animal, le contremaître s’étant joué de lui.
Rassurant hein ?

Donc nous on s'est contentées de le traverser, ma mère au volant me disant "prends plein de photos ! Je les montrerai à mes petits 6èmes, je te dis pas comme ils vont être contents !"
Oui, je sens qu'ils vont être contents.
Et puis j'espère que vous êtes contents vous aussi :


L'expédition au pont close, on a pris la route de ce nid à touristes qu'est l'hôtel de glace. C'est sûr qu'ils doivent se faire plus de fric avec les visites (15$ quoi !) qu'avec la location des chambres (entre le froid et le prix, ça donne pas très envie d'y dormir^^).
Cela dit c'est quand même beau.




Bon, ça s'appelle hôtel de glace, mais les murs sont pas en glace, ils sont en neige, façon igloo. Je le précise, parce que j'ai déjà débattu là-dessus (un jour que j'étais dans une file d'attente pour entrer dans un château bien en glace celui-là), et je reste sur mes positions : celui qui se construit un igloo en glace est un exhibitionniste^^
Donc là, les murs sont en neige, mais la déco est en glace : les colonnes, les lustres, les statues, les vitrines, les canapés (confortable^^). Rafraîchissant tout ça, et si vous n'êtes pas encore assez rafraichi vous pouvez toujours aller vous prendre un coca au bar :



Par contre les chambres sont spartiates et donnent un peu l'impression d'être enseveli sous une avalanche et de n'avoir plus que pour 20 minutes d'oxygène^^


Bon, c'est beau, mais rien ne vaut l'air libre, alors on a pris la direction du lac Saint Joseph tout proche.
Et cette fois, on a essayé de faire mieux que la dernière fois où je suis allée à un lac (qui n'était pas tout proche d'ailleurs^^)... parce que c'est toujours pareil : on voit un lac sur google map, mais ce qu'on ne voit pas, c'est qu'il y a une maison sur chaque petit mètre carré qui entoure le lac. Sauf que là, avec la neige et tout, ça se voyait moins que c'était interdit. On est donc rentrées avec Swift dans un camping où la barrière était ouverte, on a un peu tourné dans le quartier, puis on s'est garées sur le bord de la route, mais surtout sur le bord du lac. Là, il n'y avait plus qu'à enjamber un tas de neige, et on y était.
On y était sur le lac. Même sur la piste de skidoo qui est sur le lac.


On a marché une petite heure là-dessus, et ça a à peine suffit pour le traverser, et aller voir les maisons de gens super riches qui nous avaient empêchées de tremper nos pieds douloureux dans l'eau du lac Beauport à cause de leurs embarcadères personnels... La vengeance est un plat qui se mange froid.

mercredi 4 mars 2009

Swift

Swift, ça a été notre copine pour le week-end. La voici :


Et oui, on a loué une voiture^^ (et quelle voiture ! heureusement qu'on a demandé une "petite"^^ au Québec, point de Clio)
On a donc décollé tôt samedi matin, avec notre char de la mort et un plan Google map pour aller à la chute Montmorency. On a cueilli Chloé à son coin d'autoroute, et nous voilà parties.
200 mètres plus loin, on était déjà plus sur la bonne route (avec moi comme co-pilote, il fallait s'y attendre^^). Mais bon, on a continué à prendre les routes qui allaient dans la bonne direction (celle du soleil devant), et une fois traversé l'enchevêtrement d'autoroutes aux noms de premiers ministres, on a fini par apercevoir la chute. On a garé Swift, et on est parties à l'assaut de la chute.
Après s'être caillées à mort en plein vent glacial sur le petit pont (j'ai retrouvé non sans nostalgie des photos de moi en septembre, sur le même pont, en débardeur^^), on a pris le téléphérique parce que les escaliers étaient obscurcis par un tas de neige de 3 mètres de haut. Une fois en bas, on a sauté la barrière, et on s'est approchées de la chute. On a même escaladé le gros tas de glace devant pour la voir de plus près, et on en est descendues sans tomber (miracle).


Après une visite dans le pompeux manoir Montmorency, on a piqueniqué dans la voiture. Puis on s'est encore un peu perdues avant de trouver comment redescendre de cette maudite colline, et on a pris la direction de l'île d'Orléans. On a commencé par un petit pèlerinage à Sainte Pétronille (là où on avait fait du rabaska et qu'on avait failli perdre un bras à cause du froid^^).

Puis, à Saint Pierre, on a fait la connaissance de Félix Leclerc.
Là, certains diront : "Non mais elles connaissent pas Félix Leclerc ? Décidément, les jeunes d'aujourd'hui ma ptite dame..."
Et d'autres diront, je le sais : "Félix qui ??"
Donc Félix Leclerc, c'est le type qui a chanté ça, ça, et ça. Il y a très longtemps. (en plus, dans la dernière, vous avez une visite vidéo de l'île d'Orléans, pourquoi je me fatiguerais à mettre des photos moi hein ?). Et donc on a visité son musée, vu des photos de lui avec ses 10 frères et sœurs, et même lu ses bulletins scolaires, alors qu'on se connait à peine.


Mais Félix Leclerc, si sympathique soit-il, n'était pas le but principal de notre virée sur la dite île. On avait rendez-vous pour une petite sucre-party dans une érablière. On s'est donc pointées au bon endroit, au bon moment, et ça a commencé direct par les choses sérieuses : une descente vers l'érablière sur un chemin verglacé, d'une pente de 20%, dans une carriole tirée par un tracteur. Autant dire que ça a fait caqueter le groupe de mémés venues en school bus inaugurer la saison d'érable les premières.
Une fois en bas, on a été les 3 seules à suivre les explications (ben oui, les autres ils étaient venus que pour manger^^). Puis on a posé nos tuques et on s'est mises à table, pour un repas à vous faire péter de taux de glycémie :
Soupe aux pois
Fèves au sirop
Ragoût (=boulettes de viande avec un coup de sirop d'érable dessus^^)
Pâté à la viande
Jambon au sirop
Saucisses
Pommes de terre
Œufs dans le sirop
Oreilles de criss (ça, c'est vraiment pas bon^^)
Pancakes au sirop d'érable
Thé, café, lait, le tout à l'érable.

Et pour se finir, tire d'érable à volonté !
Après ça le type nous a ramené vers Swift avec son pick-up (parce qu'il allait pas nous refaire le coup de la carriole rien que pour nous trois^^), et elle nous a ramenées à la maison (on avait pas de plan pour rentrer non plus, mais on a suivi les lumières de la ville, en essayant de pas tomber dans le fleuve, et on est arrivées^^).

lundi 2 mars 2009

Sanguinarium

Cette année, ma mère a consenti à skipper ses vacances au ski pour venir découvrir le Québec (et elle a bien raison^^). Elle a donc débarqué il y a une semaine à la gare d'autocars de Sainte-Foy (non, elle est pas venue en car depuis Dauphin, je la sens arriver celle-là).
Je lui avais demandé de garder de la place dans ses valises, pour pouvoir ramener un peu de mes affaires (mes bouquins du premier semestre, et surtout le fruit de mes après-midi shopping (chose que je ne fais jamais en France, d'ailleurs)). Sauf qu'à la place de venir avec une valise à moitié vide, elle est venue avec une valise à moitié pleine... de choses à me laisser !
Des choses qu'on ne trouve pas ici, à savoir :
- du chocolat, une quantité énorme de chocolat, tellement que je sais même pas si je l'aurai fini avant de repartir (je vais être obligée de rester plus longtemps, c'est bête hein, mais sinon j'arriverai pas à fermer ma valise^^)
- du gâteau au chocolat maison
- des petits Lu à la fraise et des brownies Carrefour
- des galettes St-Michel
- des croquants du Queyras (la plupart d'entre vous ne peuvent pas comprendre, donc si vous êtes québécois, venez chez moi pour y goûter, et si vous êtes français, allez donc dans le Queyras^^)
- de la pâte de coings (!!!)
- du comté
Et, pour finir, l'instrument du drame : du pain.
Pas mal de pain. Tellement que, même à deux, on a pas réussi à le finir avant qu'il se mette à durcir (pourtant j'ai mangé que du pain et du fromage pendant 3 jours^^).
Donc jeudi matin, tout juste réveillée, j'ai voulu en couper un bout pour me faire une tartine à la confiture de bleuets. Avec mon super couteau aux dents tranchantes.
Sauf que le pain français avait encore durcit dans la nuit. Le couteau a déclaré forfait, il s'est laissé nonchalamment glisser le long de la croûte cuite à l'ancienne, pour finalement aller se planter, dans mon doigt.
Et merdeuuuu.
Saignement.
Saignement hémorragique, si bien que le temps d'aller de mon bureau à mon évier (soit environ 2 mètres), j'en avais déjà foutu partout par terre.
Une main dans l'évier, et vint le temps de la réflexion.
Une dizaine de cotons démaquillants sur le doigt et vint le temps du "Salut maman, désolée de te déranger si tôt mais ta fille est un boulet" (heureusement qu'elle loge à 4 portes de là).
On a réussi à stopper la catastrophe ménagère (non mais c'est pas possible, on a des artères qui passent dans les doigts ou quoi ?), puis j'ai quand même eu des petites tartines pour faire revenir un peu de couleur sur ma face.
C'est donc avec un bon pansement que je suis allée affronter l'exam' d'anglais, qui s'est plutôt bien passé, surtout compte tenu du fait qu'on avait droit au livre de grammaire, sauf que moi j'avais pas amené le livre de grammaire en me disant qu'aujourd'hui c'était l'examen, donc en fait j'ai fait sans mais ça le prof ne le saura jamais (à moins qu'il ne le déduise à la lecture de ma belle prose anglophone^^).