mardi 9 août 2011

Burlesque raw

C'est l'intitulé de la soirée à laquelle j'ai suivi des amis russes (en fait, plus exactement, une amie russe et plein de potes à elle que je connaissais pas).

Un samedi soir comme les autres à Montréal donc, je me suis laissée embarquer par Ilona et tous ses potes russes (/ukrainiens/moldaves/kazakhs/bulgares/français).
D'abord dans un appart avec une bien belle vue sur le centre ville (et beaucoup de bières au frigo).
Puis en voiture, où on cherchait l'avenue ou la rue des Pins ou Pine ou Pin ou Pines ou Pains (difficile pour des non francophones de s'y retrouver, avouons-le).

Quelques cd de techno à fond plus tard, on trouvait enfin. La soirée était gratuite, le dress code "cool", et l'affiche promettait un évènement culturel, avec des créations artistiques en temps réel sur fond de musique original.
Moi, m'attendant à des peintres, sculpteurs et jazz-men, j'avais mis une petite robe du marché de Manosque et un collier prof d'anglais (qui a déjà eu une prof d'anglais qui ne portait pas un collier avec un gros caillou coloré autour du cou ?).

En arrivant devant l'immeuble en question, première stupéfaction. En effet, le dress code de la soirée ressemblait plutôt à ça :


Intrigués (et se disant que de toute façon, c'était gratuit), on s'est quand même aventurés dans les dédales de couloirs et d'escaliers qui menaient au loft (/atelier/appart sans porte/squat de drogués) où se déroulaient les "créations".
Là-bas, un DJ de campagne, un stand avec un gros frigo plein d'alcool, et plein de nanas sapées comme ci-dessus.
La soirée a malgré tout suivi son cours, les filles (soûles) dansant, les gars (bientôt soûls) buvant, et Ilona et moi nous racontions nos mois de juillet respectifs. Quand tout à coup
IIIIIIUUUNNNN
(bruit de sono à fond qu'on arrête quand un pecnot faire une annonce au micro)

"Votre attention siouplais, les créations artistiques vont commencer, veuillez tous vous rendre dans le corridor"

Bons moutons, on se rendait dans le corridor (sale, sombre, puant et surpeuplé).
Là, une fille (l'artiste) a commencé à créer = a entrepris un strip-tease dont je suis incapable de vous dire l'issue étant donné qu'elle était vautrée par terre et qu'il y avait une quinzaine de gars d'1,80m devant moi.

Quand elle a eu fini, le pignouf du micro nous a sommés de retourner dans la pièce principale. Là attendait une autre fille en string avec une armure à pointe et des armes. On a aussi eu droit à (/été obligés de se taper) sa "création" : une chorégraphie suggestive dans une tenue SM. Ensuite elle a planté ses armes dans un tableau blanc d'où s'est écoulé du sirop de fr... heu, du sang.


La troisième performance était une Fifi Brindacier qui faisait une lap dance sur une chaise et qui, à la fin, a perdu (involontairement of course) un des scotchs qui recouvraient ses tétons.
La classe incarnée.

Impossible de dire si la troisième création était la dernière, car c'est le moment que j'ai choisi pour filer à l'anglaise, invoquant le dernier métro. Les russes sont restés, eux.

J'aurais au moins appris une chose : la prochaine fois que je m'attends à la nuit des musées avec une bande de russes bourrés, je prévois la tenue de circonstances.