jeudi 14 octobre 2010

Amis traducteurs...

Au Canada, pour contrer le fait que tout le monde ne soit pas bilingue dans un pays bilingue, il doit y avoir une loi qui oblige à ce que tout soit écrit en français et anglais partout.
Seulement voilà, en effet, tout le monde n'est pas bilingue au Canada, et parfois on se demande un peu si ce n'est pas Reverso qui a fait la traduction :

vendredi 8 octobre 2010

L'Université populaire

A croire que de passer mes journées à l'université normale ne me suffit pas, j'ai décidé de tenter ma chance aussi en soirée, à l'université populaire.

L'université populaire, c'est un organisme bien philanthrope, qui se donne pour but de rendre accessible le savoir à tout un chacun, afin de permettre à tous ceux qui le veulent de développer un esprit critique et de renforcer l'action citoyenne.

Ça, c'est pour la théorie.

Dans la pratique, je me suis quand même un peu pris les boules.

Je me suis donc propulsée un soir dans un quartier pas bien central, dans une rue pas bien éclairée, pour aller écouter un discours sociologique, par un sociologue, sur un thème sociologique. Un truc dans mes cordes quoi.

Arrivée sur place, dans un bâtiment style "ancienne colonie de vacances hantée par des fantômes d'enfants noyés" et une salle aux néons grésillants, des chaises installées en cercle.
Et un premier aperçu de l'auditoire venu, comme moi, ouvrir ses chakras : un petit couple de quadragénaires bien comme il faut (là, j'y ai cru, mais mes espoirs se sont vite envolés^^), une meuf à l'air normal, un gars un peu crados... puis arrive un groupe de jeunes qui avaient l'air tout droit sortis du lycée de Manosque (ou d'une AG de l'UNEF, au choix^^). Puis trois trentenaires qui s'assoient par terre, retirent leurs shoes et s'installent en position du lotus. Ok, comme je vous dis, je viens des basses-Alpes, j'en ai vu d'autres.
Puis se pointe une grand-mère, maquillée comme un camion volé. Elle s'assoit, enlève son manteau. Puis son écharpe. Puis son pull. Super, maintenant on a une grand-mère en débardeur affriolant.

Bon, plus le temps de se distraire, notre sociologue arrive, avec un assistant un peu hippy :
- "Oh ben mince-en... on est partis un peu vite, et j'ai oublié la moitié de mon matériel-en"

Elle s'installe elle aussi en position du lotus sur sa chaise, bien prête à nous tenir un discours des plus palpitants sur les philosophies orientales (même là, j'y croyais encore^^).

-"Bon, le sujet d'aujourd'hui, j'avoue moi-même que je l'ai pas vraiment compris, mais ce que vous devez savoir c'est que c'est quelque chose... je sais pas comment le dire-en, mais il faut le sentir-en, en tout cas... Voilà quoi".

(on est bien partis)

Là-dessus, la grand-mère laisse glisser le long de son épaule l'une des bretelles de son débardeur (et ne la ramasse pas, c'est vrai après tout, il fait tellement chaud au Québec en cet octobre pluvieux, qu'une bretelle de débardeur serait tout à fait superflue)

Heureusement, nos profs rentrent désormais dans le vif du sujet :
-"Alors vous voyez cette statuette ? C'est une des plus anciennes du monde, elle a 3000 ans", dit la sociologue.
- "Non, 30 000 ans !" corrige l'assistant,
-"Ah, ben moi l'info que j'ai c'est 3000 !"
-"Non non, c'est 30 000, je suis sûr !"
-"Ah, bon, pardon, alors 30 000 ans"

Là, je commençais à comprendre.
La grand-mère avait laissé tomber la deuxième bretelle de son débardeur, et commençait désormais à jouer subtilement des maracas avec ses bracelets en bois en faisant mine (ou pas) de se caresser les cheveux.

Après 1h30 de discours venteux et de grand-mère en chaleurs, je cherchais sérieusement un moyen de me sauver de là sans paraître impolie. Peine perdue.
J'ai même dû me taper le débat à la fin. (débat qui aurait pu avoir pour titre "Mais au fait, de quoi on parle au juste ?"^^)
Tout ça pour finir sur une question existentielle : "Mais, dans le fond, c'est quoi l'amour ?"
(posez la question à Jean-Luc Delarue, il pourra peut-être vous aider^^)


La conclusion, c'est que l'Université populaire n'est pas prête de ré-entendre parler de moi. Je préfère encore lire des textes qui s'appellent "Les implications des altérités épistémiques dans la redéfinition du capitalisme global" ou "The complexities and confusions of segmented assimilation" pour des profs bourgeois mais instruits. Quitte à ne pas savoir tout de suite comment faire circuler l'énergie cosmique dans mes 7 chakras.

vendredi 1 octobre 2010

Cap à l'ouest

Petit retour en arrière : il y a un peu plus d'un mois, je me ré-envolais. Dans l'autre sens, cette fois. Cap sur Montréal.

Montréal, son île,


ses maisons cuties,


son stade olympique,


ses universités de prestige,


son Mont Royal,


(mais si, on le voit, cherchez un peu !)

... ses quêteux bilingues, son centre des sciences, ses dépanneurs chinois, son style vestimentaire des plus androgynes, son métro à la décoration post-moderno-constructivo-abstraco-populo-multicolo, sa rue Sainte-Catherine aux commerces les plus diversifiés, et j'en passe.

J'habite entre le quartier chinois et le village gay. Mes colocs ont des mœurs sexuelles bizarres. Le fromage qui pue coûte jusqu'à 90$ le kilo.

Mais qu'est-ce que je fais là.



(*ah si ça y est, je me souviens : j'étudie)