lundi 26 octobre 2009

Москва

(à partir de maintenant, j'écrirai tous les articles en russe, dsl)

(c'est pour ça que je vais faire un article muet, et vous laisser profiter de "ma" belle ville :))


dimanche 18 octobre 2009

Koh-Lanta

L'obshegitie me fait parfois un peu penser à Koh-Lanta. (pour les non-français, Koh-Lanta c'est une émission de télé assez stupide où on largue des gens sur une île et ils doivent survivre 40 jours. Ils mangent des vers, construisent des cabanes, tout ça...)

Loin de moi l'idée de dire qu'on manque de tout. Mais on manque assez régulièrement de quelque chose :
- Hey, toi, tu sais couper les cheveux ?
- Non... mais il paraît qu'au 7ème il y a une italienne qui sait !

- Salut, c'est toi qui sait couper les cheveux ?
- Oui, mais je te préviens : ça te coûtera 2 bouteilles de Baltika, c'est tarif unique.
- Tope-là.

(oui, la bouteille de bière est la monnaie la plus couramment utilisée ici^^)

Bon, dans la liste des choses qui nous manquent souvent, on peut citer le produit vaisselle (pénurie quasi-permanente^^), les casseroles (heureusement que la cuisine du 9ème est comme un puits sans fond où on peut s'approvisionner à volonté), le PQ, et surtout, surtout, une bonne connexion Internet.

Mais, contrairement à nos collègues naufragés volontaires, si il y a un truc dont on ne manque pas, c'est bien de nourriture.
La Russie, c'est le paradis du mangeur.
Ici, on trouve plein de bonnes choses. Dans les supermarchés, le rayon des sucreries est deux fois plus important qu'en France (et 10 fois plus qu'au Canada) (tu vois le rayon fromages en France ? Ben la même chose, mais avec des gâteaux^^).

On peut aussi acheter des kilos de bonbons/chocolats sur les marchés, avec des étalages dans ce style là :


(un kiosque avec des chocolats jusqu'au plafond : ces gens-là savent comment bien vivre)
(la mini fenêtre, c'est pour que la dame puisse respirer, et te donner tes chocolats^^)

Les gens font de la bonne cuisine (des champignons, des soupes, des soupes aux champignons, de la graine de sarrasin (je pensais qu'il y avait juste des hippies français qui mangeaient ça, en fait ici c'est presque le plat national !), des pelmenis, et j'en passe...)
Où que tu ailles, les gens essaient de te faire manger, et pas qu'un peu (en général quand tu dis "non merci", ils comprennent "oui, encore, et beaucoup hein !". Le russe est une langue difficile^^)
Même la cantine de l'université est pleine de bonnes choses (après le traumatisme du "Menu Santé" à Québec, ça fait du bien).

La bouffe est tellement bonne qu'elle commence à entamer la solidarité obshegitienne (la langue française devrait me remercier de l'enrichir autant^^). En effet, ici tout est bon et pas très cher. Mais quand même, il faut sortir pour l'acheter. Apparemment ça pose un problème à certains : cette semaine, on m'a piqué mon fromage dans le frigo. Deux fois.

Alors là, je ne suis plus d'accord du tout^^ (le fromage, c'est sacré). Surtout que je ne suis pas la seule à qui c'est arrivé : plein de fromages ont mystérieusement disparus du frigo du 6ème.
Donc maintenant, chacun y va de sa méthode :
- Moi, j'ai camouflé le mien dans un sac de légumes. Tous de suite ça fait moins envie.
- Ah ouai ? Moi je l'ai planqué dans un recoin du frigo que moi seul connait. Et crois pas que je vais te dire où c'est. C'est vrai quoi, qui me dit que c'est pas toi le voleur !

En ce qui me concerne, j'ai opté pour le replis tactique. Voilà mon nouveau frigo :


(les doubles fenêtres, c'est trop pratique)

mercredi 7 octobre 2009

Gérard

Dans mon cours de russe, il y a un gars que je ne peux pas supporter. Afin de garantir son anonymat, nous allons l'appeler Gérard.

Gérard a la trentaine bien tassée. Comme son nom l'indique, Gérard est français. Gérard vit à Moscou depuis 4 ans.
Gérard est un expat'.

En bon expat', Gérard a surtout des amis français (ou belges, à la rigueur), avec qui il boit des bières et va à des expositions très intéressantes.

En bon français, Gérard a un sens de l'humour sur-développé ("Ben alors, il parait que t'aimes pas les anglaises de l'obshegitie ? Mais c'est du racisme primaire ça !" Haha, que tu es drôle).

Mais surtout, Gérard est trop bavard. Petit exemple : la prof nous demande de nous exprimer chacun notre tour sur un sujet bien simple : "Parlez de votre famille".
Bien-sur, Gérard est le premier volontaire pour se jeter à l'eau :
"Alors, mon père est ceci, ma mère est cela, mes grands-parents vivent en Normandie et le nom de mon grand-père Lucien, ma grand-mère s'appelle Janine, ils étaient fermiers mais à la retraite ils ont déménagé à la ville parce que tous les enfants avaient quitté la ferme. Ah oui, j'ai 7 frères et sœurs. Alors je suis l'aîné, mon premier frère est marié et il a deux enfants qui s'appellent... (15 minutes). Mes autres grands-parents vivent en Bretagne, et si on parlait un peu de mes origines Yougoslaves ?"

Là, la prof (qui avait prévu 30 minutes maxi pour ce travail) lui dit "Merci Gérard, c'est très intéressant", et elle continue le tour de table. Et quand ça arrive à moi, pauvre dernière, j'ai le droit de dire :
"Ma famille vient du sud de la France, ma mère est professeur, je n'ai pas de frères et sœurs..."
"Merci Manon, c'est très intéressant."


Vous comprenez mon problème ? (non mais pitié, dites-moi que vous comprenez !)

Aussi loin que je me souvienne, il y a toujours eu un Gérard dans mes cours de russe. La malédiction a commencé à l'Institut Pouchkine, avec un Gérard retraité qui avait décidé d'honorer ses racines russes en apprenant une langue ardue à 70 balais passés :
"Excusez-moi, vous pourriez expliquer le truc des déclinaisons en général, j'ai pas bien compris... Bon, rapidement hein, en une ou deux phrases, je voudrais pas faire ralentir le cours rien que pour moi quand même !"

A Québec aussi il y avait un Gérard. Celui-là (également bien trop vieux pour être assis sur un banc d'université), son jeu favori était de hurler la réponse au prof pour couvrir les réponses timides des petits étudiants encore en âge d'étudier, dont les voix tendres et délicates se retrouvaient écrasées sous ses mugissements. Un vrai buffle.

Donc voilà, si quelqu'un a une solution à me suggérer, je suis ouverte à toute proposition (j'aurais bien une petite idée, mais je suis pas sure d'être couverte par l'immunité diplomatique ici^^).

vendredi 2 octobre 2009

Météo

"Obélix, fais donc taire le barde, le ciel nous tombe sur la tête".

C'est à peu près ce qui est en train de nous arriver à Moscou. Parce qu'il pleut, certes, on se croirait en Normandie. Mais pas seulement : aujourd'hui 2 octobre, on a eu de la grêle...
En plus, il fait froid, et à l'université ils mettent le chauffage que le 15 octobre. J'habite à l'université. (VDM).

Bon, en plus (et au risque d'avoir l'air de chipoter), à Moscou, les trottoirs ne sont pas parfaitement plats. Comprenez : il y a des flaques partout, et moi je ne suis pas championne de saut en longueur. (j'en suis donc arrivée à la conclusion qu'il me fallait de nouvelles chaussures^^). En plus, des fois, il y a des voitures qui passent dans les flaques, et là c'est pas seulement des chaussures étanches qu'il me faudrait... (envoyez-moi donc un scaphandre)

Tout ça pour dire qu'ici, on se gèle. Et on est que le 2 octobre. Les belges de l'obshegitie répandent même des rumeurs de neige pour ce week-end. Haha.

Heureusement, il y a des activités d'intérieur divertissantes. Comme donner des cours de français (sauf quand Nicolas vient (Nicolas le gars bourré/défoncé au cours de 12h15)), aller à des cours en russe, en anglais (ou le cours où la prof nous offre le café et le thé avec une bonne cuillère de lait concentré dedans. Je vais y aller toutes les semaines je pense^^), aller à des réceptions hyper mondaines à l'ambassade du Canada (ils nous ont donné des petits-fours avec du cheddar : ils sont fous ces canadiens), manger un gâteau au Gogol-Mogol, ou passer un entretien d'embauche en anglais (^^).

Malheureusement, aller chez MégaFon pour la deuxième fois de la semaine ne fait pas vraiment partie des activités d'intérieur. Donc j'ai chaussé mes bottes, mis mon écharpe (et ma polaire, et mon col roulé, et un bon imper), pris mon parapluie, et j'ai amené mon petit ami chez le spécialiste. Vous pouvez vous rassurer : après deux semaines de coma, il est sorti des soins intensifs. Il a même bien voulu envoyer un sms :)


ps : hum... observatrice^^
Pour la peluche dépressive c'est normal : j'ai pris cette photo à Québec, sur la rue St Jean, il y a un an^^
(et oui, sans mauvais jeu de mots, c'est du réchauffé)