samedi 31 juillet 2010

Retour au soleil

Ça va faire deux ans que ce blog existe, et une constante se dégage : quand arrivent les beaux jours, j'ai plus aucune inspiration pour écrire ici.
Comme j'ai tendance à choisir des pays disons, nordiques, pour faire mes études (Canada, Russie...), les beaux jours se pointent vers le mois de juin (oui non parce qu'en Provence fin avril on va déjà à l'école en tongs hein). Donc au mois de juin j'écris déjà plus rien. Et comme en juillet on commence tout juste à profiter, et bien j'écris encore moins.

Mais profiter de quoi me direz vous. Elle peut pas sortir son ordi (portable en plus, pas d'excuse) sur la terrasse et écrire au soleil, si c'est juste qu'elle aime lézarder ? Encore faudrait-il avoir une terrasse (certes, là j'en ai une, mais bon, t'occupe hein).
Et bien non, je ne peux pas. La simple vue du ciel bleu à travers ma fenêtre anesthésie immédiatement toute envie de faire un effort intellectuel quel qu'il soit.

Donc j'en suis là, aujourd'hui 31 juillet, à raconter mon retour de Russie (dont je tairai la date, histoire que ça fasse pas (trop) réchauffé comme info).
Oui donc, un beau matin, j'ai quitté l'obshegitie avec ma grosse valise et mes gros sacs. J'ai rendu ma clé à la babouchka, j'ai dit au-revoir à ma station de métro... j'ai porté ma grosse valise dans les escaliers non-roulants de la station de la gare (une station de métro doublée d'une gare dont les trains mènent spécialement au principal aéroport de la ville, donc potentiellement visitée chaque jour par des milliers de voyageurs avec de grosses valises, et c'est une des seules à pas avoir d'escalators, si ça c'est pas du sadisme, qu'est-ce que c'est ma petite dame hein ?)
J'ai trouvé le bon train, j'étais à l'heure à l'aéroport, j'ai trouvé le comptoir d'une célèbre compagnie allemande dont je tairai le nom aussi et là, c'est le drame :
- Vous avez 11 kilos de trop. Vous allez devoir payer pour ça.

Donc je vais au guichet des kilos en trop, avec mon papier marqué 11, et là deux meufs en train de se raconter leur week-end m'annoncent nonchalamment :
- Voilà, ça vous fait 260 euros Madame !

Là je manque de m'étouffer, je redemande combien (non parce qu'en russe ça arrive quand même souvent que je comprenne de traviole)
-260 ! (me dit-elle avec le sourire d'une boulangère à qui on vient d'acheter une baguette campagne)
J'ai bien essayé de leur expliquer moi, que j'étais une pauvre étudiante venue en septembre, que j'avais pas de sous pour elles et que ce qui pèse si lourd ce sont tous les bouquins qu'il m'a fallu lire pour apprendre leur langue infernale.
Elles n'ont rien voulu savoir.

Donc là, c'est le moment où je les feinte pour passer le comptoir avec mes économies ET mes bouquins de russe, mais comme c'est un truc qu'on est pas censé faire, je vais pas le crier sur Internet : --------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

Ça y est, je suis dans l'avion. Une mémé allemande chiale parce qu'elle voulait une place à coté du hublot, moi j'ai une place à coté du hublot, mais de l'autre coté j'ai un couple de vieux shnocks français qui n'arrêtent pas de râler (raah la bouffe est toujours dégueulasse, et puis ils font chier avec leur clim, et qu'est-ce que c'est que ce temps de merde, etc.)

Moi, j'avais pas froid. Il faut dire que pour pouvoir faire rentrer les bouquins de russe dans ma valise, j'avais dû mettre quelques vêtements un peu encombrants sur moi. Genre deux pulls, une polaire, mon manteau d'hiver et mes bottes fourrées.
Les français finissent par dormir (et ronfler), l'avion vole, tout ça. Ce qui est bien, c'est la correspondance à Munich. Mon premier vol était censé se poser à 14h20, et ça tombait bien, parce que l'embarquement de mon second vol, lui, était aussi à 14h20^^
Donc on descend, ça sert à rien que je me grouille, vu qu'on est à l'autre bout de l'aéroport et qu'on doit attendre tout le monde pour s'entasser dans un bus sous une pluie battante. Finalement j'arrive bonne dernière pour faire la queue aux guichets des visas (oui mais t'es française, t'as quand même pas besoin d'un visa pour entrer en Allemagne ! Non, mais les 50 russes qui sont passés devant moi, eux, ils en ont besoin :))

Bref, finalement je passe, et là j'entends "vol pour Marseille gate 23 dernier appel !" (je suis pas douée en anglais, dsl). Alors je cours dans les escalators, les corridors, j'arrive au petit guichet désert et là, l'employé le plus mignon de la Lufthansa (oups, ça y est je l'ai dit) m'offre un sourire blanc éclatant comme dans les pubs de dentifrice. Je lui tends mon passeport en me disant "putain comment on dit excusez-moi en allemand déjà, Charlotte me l'avait appris, Saskia me l'a répété, et je m'en souviens encore pas..." et en lui disant "Сорри!".
Certes, j'avais eu chaud dans cette course. Mais j'ai pas eu autant que ce que j'ai eu en arrivant à Marseille (je rappelle, en manteau et bottes d'hiver).

Donc en Provence, j'ai retrouvé le soleil et là, j'ai arrêté d'écrire sur le blog.
Mais que fait-elle donc de si intéressant au soleil, qui soit plus passionnant que d'écrire un blog sur sa vie ??^^
Déjà, je suis allée au collège, pour épauler quelques profs de ma connaissance. Là, on m'a tour à tour dit "Madame Madame vous êtes une nouvelle prof ??" et "Toi, là-bas, tu montres ton carnet pour sortir, comme les autres !"
Après je suis allée rencontrer des papy-russes dans un bled voisin (des russes venus se perdre dans nos collines, on aura tout vu). Ils sont gentils, ils m'ont prêté plein de films soviétiques.

J'ai aussi accompagné une sortie scolaire : 120 mioches de 6/8 ans, dans deux cars, le tout en partance pour un zoo alpin pour aller voir des marmottes. Ça restera une des expériences les plus violentes de ma vie^^ (les marmottes, heureusement qu'elles étaient en cage et qu'on leur donnait de la salade pour les appâter, sinon c'est sûr qu'elles seraient jamais sorties^^)
Rien à dire, j'ai vraiment la fibre avec les enfants :
- "tu voulais pas faire pipi toi ?"
- "non non, c'est bon j'ai plus envie !" (me dit-il assis dans une flaque)

Bon, sinon on en a perdu aucun (et ça, c'est un miracle ! )
Voilà une des marmottes de compagnie :


Après cette épreuve du feu, je suis partie en vacances. En vacances dans les Alpes, voir de vraies marmottes pas droguées.
Voilà donc ce que je faisais pendant que je n'écrivais pas sur le blog : je crapahutais dans les montagnes. Bon je vous passe les détails : on a grimpé telle montagne, on a fait tel col sur nos petits vélos, tout ça. J'ai bien aimé que mon papy m'emmène ramasser du génépi pour faire sa liqueur. Quand il me l'a proposé, j'ai accepté relax, du genre "tiens, on va cueillir des fleurs, cool".
Sauf que le génépi, ça ne pousse que dans les endroits où il sait que personne n'osera venir le chercher. Sauf nous quoi. Les endroits genre comme ça :


Donc bon, on a grimpé, on a cueilli, on est repartis. Sains et saufs. Ça va qu'elle est bonne sa liqueur.

Et après mes vacances alpines sans ordi ni téléphone, je suis rentrée au bercail et j'ai accueilli... des russes ! Le repeuplement de la Provence est en marche, je vous l'avais dit. (bon, en fait une russe et un franco-québécois, mais vous voyez dès qu'on rentre dans les détails ça devient trop compliqué !). Le principal souvenir qu'ils garderont de ma belle (merveilleuse, splendide, resplendissante, éblouissante, aveuglante) région, c'est sans doute Thierry-le-marchand-de-bonbons chez qui on a fait des affaires tout le week-end.

(mon petit chez-moi)