lundi 24 mai 2010

Тула и Ясная Поляна

Jeudi dernier, on a mis nos réveils très, très tôt, et sauté dans l'elektritshka de 07h07, direction Toula.
4 heures et quelques 46 gares plus tard (véridique !), on était rendus.

Toula, c'est une ville à 200km au sud de Moscou. Elle est connue pour sa fabrique d'armes (on y allait pas pour ça) et ses célèbres pains d'épices (on y allait pour ça^^).

On a donc logiquement commencé notre excursion par le musée du pain d'épice de Toula. On s'attendait à un musée comme on en voit habituellement en Russie (un truc dont on ressort au bout de 4 heures minimum avec le dos en compote et les jambes en plomb).
A la place, on a trouvé une petite porte grinçante donnant sur un minuscule magasin (de pain d'épice, certes), où on nous a envoyé chier :
- "Le musée, c'est la porte de derrière, au fond de l'arrière-cour !" ("bande de crétins d'étrangers")
(c'est vrai qu'à 3 allemands, un américain et une française on passait pas vraiment inaperçu^^)

Donc on a traversé la cour où couraient des poulettes, trouvé la porte du garage, et là une babouchka nous a "accueillis" :
- "Vous voulez quoi ? Voir le musée ? Ben comme vous voulez mais j'ai un groupe qui arrive dans un quart d'heure, alors si vous voulez allez-y maintenant mais arrangez-vous pour être partis avant que les autres arrivent. Vous comprenez, c'est pas l'Ermitage ici !"

Ah, ça, c'est sûr que c'était pas l'Ermitage^^ Deux pièces grandes chacune comme une chambre d'obshegitie, avec des étagères, et sur les étagères, des pains d'épice.

Sur les murs, des tableaux, mais qui n'avaient rien à voir avec le pain d'épice, "on nous les a donnés, pour que ça fasse plus beau".

Donc elle n'a même pas eu la joie de nous mettre dehors pour faire de la place. A la sortie, on est quand même retournés à la boutique, et on en est ressortis avec des pains d'épices à tous les parfums possibles.

On a mangé dans une pizzeria, où il y avait une télé câblée sur mcm (ça faisait longtemps que j'avais pas vu des pubs françaises, ou des trucs comme un clip d'Olivia Ruiz (c'est quoi ça ?????))

Après avoir lutté pour faire décrocher notre américain du clip Lady Gaga-Beyoncé, on a pris la marshrutka pour aller voir le Kremlin.


Et une belle église :


Et après le Kremlin, on a pris la marshrutka "longue distance" pour Yasnaya Poliana, la demeure de Tolstoi, à une douzaine de kilomètres au sud.
Les choses se sont compliquées en descendant (au milieu de nulle-part) du minibus transformé en four.

On est entrés dans un domaine nommé "Yasnaya Poliana" (ça tombait plutôt bien hein !)
Sauf que la maison de Tolstoï ressemblait à ça :


Il y avait aussi un café de luxe et un hôtel. Alors on a bu un coup et on a demandé notre route.

Après avoir marché sur une route de campagne pendant une demi-heure, on a fini par trouver. Sauf que le musée de Tolstoï, il rabote jusqu'à 16h, et qu'on est arrivés à 16h02.

On a quand même pu entrer dans le domaine, qui est immense. On a trouvé sa maison :

Son étang :


Sa tombe (tout a une fin !) :


Sa statue :Sa grange :

Et même les descendants de son chien^^ :


Une fois la visite à Tolstoï terminée, on a fait chemin inverse direction la gare. Comme on avait un peu d'avance, mes allemands on fait un raid au supermarché du coin pour se procurer des bières et des pistaches (chose qu'ils ont amèrement regretté pendant les 4 heures de train qui ont suivi : "J'ai envie de faire pipiiii !"
"Courage, on arrive dans 2 heures !")


Petit bonus : voilà les souvenirs que l'on vend à Toula (en plus des matrioshkas, magnets pour frigo et compagnie) :


C'est en l'honneur des vaillants bogatyrs qui défendaient leur terre natale contre l'ennemi venu pour anéantir le peuple russe. Sans doute qu'ils avaient coutume de leur exploser le crâne en toute politesse avec des instruments de ce genre^^

lundi 10 mai 2010

День Победы

Le 9 mai, en Russie, c'est le Jour de la Victoire. Fin de la seconde guerre mondiale.

Et le moins qu'on puisse dire, c'est qu'ils mettent les petits plats dans les grands pour cette fête.
Ça commence de bon matin avec une grande parade militaire. (plus exactement ça commence la semaine d'avant avec les répétitions de la parade, ou comment tomber nez-à-nez avec 30 tanks en sortant gentiment du métro, ou voir passer des avions militaires en rase-motte au-dessus de son université).

J'ai donc réglé mon réveil un dimanche matin pour aller me mêler à la foule en délire.
On a élu domicile sur le bord de la Moscova, et attendu la fameuse parade. La parade est arrivée -paraît-il, parce qu'en fait mon champ de vision se réduisait à peu près à ça :


Heureusement, pour la parade aérienne, pas besoin d'être grand. Ça a commencé avec de petits hélicoptères :

Continué avec de petits avions :

Et fini avec de moins petits avions...


et un beau drapeau russe (sous les hurlements de patriotes en délire) :

A la fin de la parade aérienne, encore quelques pauvres conscrits ont défilé en rang d'oignons en entonnant des chants guerriers. Ça j'ai pu le voir, car tout le monde avait levé le camp avec le dernier avion.
(mais si on les voit, ils sont juste... loin !)


Après cette matinée "bain de foule", on a bu un mors sur une terrasse, et on a filé se mettre au vert dans un beau parc, Серебряный Бор.
Là-bas les gens se baignent dans la Moscova (et ne semblent pas mourir tout de suite^^), le soleil brille et il y a même des plages de nudistes.


Après le bol d'air pur, on a repris le chemin (enfin la marshrutka) du centre, direction la Place Rouge pour voir le feu d'artifice. Notre copine la pluie était là elle aussi, mais on a tenu bon jusqu'à 22h, et ça valait son pesant en rhume :

(la belle rouge !^^)

(vous vous demandez peut-être pourquoi les gens ne regardent pas le feu d'artifice qui se trame derrière leur dos... c'est parce qu'en fait il y avait deux feux d'artifice, un derrière le Kremlin, et un autre juste au-dessus de nos têtes (son et lumière garanti ! encore mieux qu'un concert de Jean-Michel Jarre^^))

lundi 3 mai 2010

Moscow-city Hill

3 mai : jour où, après quelques longues minutes de fouilles spéléologiques au fond de ma valise, j'ai ressorti mes sandales.

Et oui, croyez-moi ou pas, mais à Moscou c'est la canicule.
Enfin c'est surtout la canicule dans ma chambre d'obshegitie en fait, vu qu'ils ont laissé le chauffage au même régime que quand il faisait -25° dehors. Sauf que maintenant il fait +25°. Et je ne sais pas par quelle opération mathématique magique on arrive à environ +50° dans ma chambre.

Donc dehors, il fait 25, les oiseaux chantent, tout le monde a le rhume des foins : le printemps est bien là cette fois.

Moi, je continue à donner des cours de français à des ados :
- Bon, écris-moi en toutes lettres "1883".
- C'est votre date de naissance ?

Les joies de l'enseignement.


Mais revenons au temps qu'il fait.
La dernière fois que j'ai crevé de chaud à Moscou, c'était à mon premier voyage ici.
Le bon vieux temps de l'institut Pouchkine, avec le 13ème étage sans ascenseur, les cafards, les douches sans eau chaude, la Natacha qui essayait désespérément de nous faire dire la forme de nos sourcils en russe, la Nina de la bibliothèque qui arrêtait pas de nous engueuler... Et la canicule.
Il faisait tellement chaud qu'à notre première sortie en centre-ville, on s'est baignées dans une fontaine avec plein de gamins.

Là, on en est pas encore là. On en est juste au point où la ville est tellement poussiéreuse, et tellement vide pendant les jours fériés (ils sont tous partis faire pousser leurs tomates à la datcha) qu'on pourrait voir dévaler dans les rues des rouleaux de fils barbelés poussés par le vent, sur un vieil air d'harmonica et quelques cris de vautours affamés.
Moscou pendant les longs week-end de mai, c'est une ville fantôme.

(pas tout a fait exact, c'est vrai : les babouchkas kazakhs qui nettoient les rues sont toujours là)