samedi 27 février 2010

День искусства

Ou "le jour de l'art". Le jour où Saskia, soucieuse du développement de ma sensibilité artistique, m'a emmenée à un "centre d'art contemporain". Mais commençons par le commencement.

En fait, avant l'art contemporain, on est passées au Bolshoï Teatr pour acheter des places pour un ballet, dont on savait qu'il n'en restait plus. Il n'en restait plus à la caisse. Mais on espérait secrètement qu'il en resterait dans la poche des 4 gars louches qui vendent des billets au noir juste devant la porte. Donc on est arrivées, on a constaté que les caisses étaient fermées pour cause de pause déjeuner, on a fait semblant de lire le programme pendant 15 bonnes minutes en se demandant à quel moment on allait oser aller causer aux gars louches qui buvaient leurs bières à 3 mètres de nous. Après maintes hésitations, on s'est défilées, en se disant qu'on reviendrait demain (parce qu'en faisant semblant d'attendre on a finalement lu le programme et ça nous a donné envie d'aller voir le ballet qui se donnera demain soir. Bref).

Après cet échec évident, on a pris la direction de Kurskaïa pour, donc, aller visiter une expositions des "meilleures photos de la Russie de 2009" (ça a l'air cool comme ça hein ? moi aussi ça me l'a fait ;)).
L'ennui, c'est que Saskia ne se souvenait pas exactement où se trouvait le fameux "Vinzavod", Centre d'art contemporain. Pas exactement, c'est un euphémisme, vous aurez compris.
On est sorties en pleine "Gare de Koursk", et là elle a essayé de nous mener à bon port :
- D'après mes souvenirs, c'est par là.
- Ok, mais là c'est le quai de la gare, et à la fin du quai, et ben il y a plus de quai...
- Tais-toi et suis-moi.
Donc on a marché le long du quai, jusqu'à ce qu'il n'y ai plus de quai, après on a marché dans la neige, on a traversé les rails, on a contourné un train, on a marché le long du train en cherchant un moyen de sortir de cette maudite gare, là on a vu deux gars très louches accroupis dans la neige qui nous ont fait :
- Ей, девчoнки !

Là on a pigé qu'il n'y avait pas de sortie de ce côté là, alors on a fait demi-tour, on est repassées devant les gars très louches, on a re-longé cet interminable train, on a grimpé à une échelle en bois très louche elle aussi pour enfin se retrouver sur le quai.
Mais pas le bon quai. Là on a capté qu'on était sur le quai des trains qui arrivent. L'endroit dont tu sors pas si t'as pas un billet de train à mettre dans la machine.
Youpi.
Après une courte minute de réflexion (ou plutôt un minuscule moment de panique), on s'est décidées à aller parlementer avec les militsionieri, ou les 3 gars en uniforme à moitié soûls accoudés aux fameux tourniquets de sortie.
Après quelques "Vous venez d'où les filles ?... et c'est quoi ton petit nom ?", ils ont fini par nous laisser sortir. Et là on s'est retrouvées devant l'entrée du métro, là où on était déjà une demi-heure auparavant, sans être plus avancées sur la question de "où est-ce qu'on va ?".

Un petit coup d'œil à la faune locale...... et on était reparties (vite. très vite^^)

Finalement, le fameux Vinzavod était à 3 rues de là.

Une fois à l'intérieur, on a retrouvé le coloc' de Saskia, qui nous attendait depuis une bonne demi-heure donc. On a donné nos manteaux, et on a attaqué... dans la salle principale, des gens très concentrés restant plantés devant une photo de linge qui sèche en se gratouillant le menton, des couples se promenant comme dans un parc en se baisouillant bruyamment tous les 2 mètres, des enfants qui courent partout (et leurs mères qui leur courent après :))...

(les nanas sous la pluie/concours de t-shirts mouillés, c'est un exemple des photos qu'on a vu)

Les conclusions du jour sont donc :
-l'art contemporain, c'est pas ma tasse de thé (je le pressentais déjà un peu^^)
-la gare de Koursk, c'est un coin mal famé^^

(le titre de l'article, c'est parce que je vais à ce genre de truc à peu près une fois par an. Il me faut bien ce temps là pour me remettre de mes émotions (et de mon mal aux pieds^^))

samedi 20 février 2010

Un sondage

Tout a commencé le jour où Ivan a été un petit copain indigne : il a laissé tomber sa blonde pour aller donner un cours de français à une autre meuf. Bon, soit.
Alors Valéria et moi on a décidé de tuer le temps en allant au centre commercial (en fait, Ivan avait tout manigancé : partant du présupposé (ou préjugé) selon lequel un centre commercial peut occuper des filles toute une après-midi, il s'est dit qu'en nous y laissant il aurait tout le temps de faire ses petites affaires de son coté. Goujat.)

On a donc pris la direction du centre commercial (vent cinglant et neige tournoyante nous accompagnant) et en chemin, dans une ruelle mal famée, on a rencontré (ou plutôt "on a été happées par")... des babouchkas.

Des babouchkas qui voulaient absolument nous faire participer à un sondage, moyennant un cadeau. Appâtées par le cadeau, on les a suivies dans un bâtiment adjacent.

Plus exactement, dans l'entrée d'un bâtiment. Parce que les babouchkas, c'était le "pré-sondage". Vous allez comprendre :
- Vous avez quel âge ?
- 22 ans.
- Seulement 22 ? Ça ne va pas... dites 25, ça sera mieux !
Vous êtes à Moscou depuis combien de temps ?
- 6 mois.
- Non, 6 mois ça se suffira pas... dites que ça fait plus d'un an.
(...)
-Et quelle marque thé vous achetez le plus souvent ?
-G********d.
- Oui, celle-là vous la connaissez aussi, mais celle que vous achetez toujours c'est M*****й !

Véridique.

Après avoir passé en revue toutes les questions (et les réponses) du test, j'étais prête à y aller.
Petite répétition avant d'entrer dans l'arène :
- Vous avez quel âge ?
- 25, j'ai compris !

A l'intérieur du bâtiment, les babouchkas de la rue m'ont abandonnée aux mains d'une autre babouchka, qui m'a posé les mêmes questions que les précédentes. Heureusement j'étais bien préparée^^ Elle a quand même essayé de me feinter :
-C'est quoi votre année de naissance ?
*petit moment de réflexion*

(une chance que j'ai fait S au lycée hein^^)

Après ça, les premières babouchkas m'ont rattrapée, elles m'ont fait remplir une fiche "personnelle" de répondant. Enfin plus exactement une cochait les cases elle-même pendant que l'autre m'apportait un thé et me pressait de le goûter alors qu'il était encore tout fumant.

Enfin on nous a donné le cadeau promis, c'est peut-être le seul truc pour lequel ils se sont pas foutus de nous^^ :

Un gâteau au chocolat ! De bonne marque, qui plus est.
Pour nous assoiffer et nous faire acheter leur thé, sans doute.


PS : Bon, effectivement, on a jamais vraiment su où était Ivan pendant tout ce temps. Soi-disant en train de donner un cours à un mec pendant qu'on gagnait le pain (enfin dans ce cas le gâteau) quotidien :))

dimanche 14 février 2010

Масленица

La Maslenitsa, c'est un peu notre Mardi-Gras, mais à la russe. Une fête à la fois religieuse (la dernière semaine avant le carême, alors les gens se goinfrent, il faut les comprendre) et païenne : là c'est pour célébrer la fin de l'hiver.

C'est donc en prenant tout notre courage avec nous qu'on est allées fêter la Maslenitsa sur la Place Rouge, sous une neige battante et bravant un vent glacial :)
Là-bas point de cerisiers en fleurs, mais une patinoire géante (plus adaptée aux températures de la "fin de l'hiver" russe^^)


Un compteur des jours, heures, minutes, secondes avant le lancement des JO de Sotshi en 2014 (je crois qu'ils ont hâte^^)


Bon, la cathédrale, la tour du Kremlin, le ГУМ, tout ça ça y était déjà^^


Et là, bien planqués derrière la cathédrale, les festoyeurs :) On a fait la queue, on est passées dans les détecteurs de métaux, on a laissé le gros vigile fouiller nos sacs... ouf, impossibles à suspecter de quoi que ce soit, on a pu entrer (enfin entrer... c'était à l'extérieur quand même. Mais disons qu'on a pu accéder au marchand de crêpes^^)


A "l'intérieur" donc, des stands de blinis, de kvas et de medovukha, des gens en costumes traditionnels qui vendent des poupées de Maslenitsa, des chanteurs sur la scène et des gens qui dansent pour ne pas geler ! (je rappelle qu'on fête la fin de l'hiver, même si ça se voit pas vraiment sur les photos :))


Nous par contre on était bien gelées. Alors, comble de la classe internationale, on est allées se réfugier au GUM et y faire notre petit shopping...