dimanche 30 août 2009

Militsia

Aujourd'hui j'ai pu dire : je sais que je suis bien arrivée à Moscou, parce que j'ai déjà eu des problèmes avec la police.


En effet, profitant d'un beau dimanche après-midi, j'ai quitté ma petite chambre douillette (je vais revenir là-dessus^^) pour aller retrouver quelques amis en centre ville. Une fois retrouvés Louise, Vlad et quelques russes, on est allés s'asseoir dans un parc... jusque là, tout allait bien. Un dernier russe est arrivé avec quelques bières, rien de bien méchant.
Et là, pendant que je racontais à Louise les détails de mon voyage, une voiture de police est passée.
Une voiture de police s'est arrêtée.
Deux policiers sont sortis, et là je me suis dit :
"Wow, mais elles sont énormes leurs kalashnikovs ! Oh tiens, ils marchent vers nous..."
Donc ça n'a pas manqué : le gars s'est arrêté à notre hauteur, et a commencé à marmonner en russe un truc qui voulait dire en gros :
"Vous êtes assis sur un monument historique, et en plus vous buvez, vous allez devoir payer pour ça"

Donc là on s'est levés, pour mieux voir ce sur quoi on était assis... un banc. Ah, pardon, un banc en fer avec des moulures de faucilles et de marteaux, excusez-nous.
Là-dessus, il a voulu voir nos passeports, et bien évidemment en voyant mon passeport français, il a cherché la petite bête : "Pourquoi vous n'avez pas souligné le but de votre séjour sur la feuille d'immigration hein ?"
(ok, j'avais pas vu le truc écrit en taille 6 sur une feuille A32, mais quand même, c'est pas comme si c'était pas écrit partout que je suis à l'université)

Entre-temps, nos amis russes avaient embarqué dans la jolie voiture de police pour un petit tour dans le parc. Le gars a fini par me rendre mon passeport, et on est restées là à attendre les autres, avec les bières et le banc sur lequel on osait plus s'asseoir. On a prévenu une dame qui s'était assise dessus pour faire manger des madeleines à son petit garçon qu'elle risquait une amende si elle restait là (elle est presque partie en courant, c'est fou ce que les gens sont disciplinés ici... ou alors peut-être qu'ils ont peur^^). Les autres sont revenus à pieds, j'ai toujours pas compris si ils avaient payé ou pas finalement... (comme vous pouvez le voir, je comprends pas tout la plupart du temps^^).

Bon, je voulais faire une photo de ce fameux banc pour illustrer l'article, mais la voiture de police revenait alors j'ai préféré ne rien faire qui puisse les énerver^^

jeudi 27 août 2009

Départ

(ah oui au fait)

Demain, je pars pour un an à Moscou !

Pour ceux qui me connaissent, il n'y a certainement rien de très étonnant là-dedans (c'est vrai quoi, depuis le temps que je vous saoule avec ça^^). Ceux qui connaissent la Russie comprendront surement facilement aussi. A ceux qui ne la connaissent pas, ça donnera peut-être l'occasion de s'en faire une idée (certes, très modeste) et, qui sait, un jour, de faire comme moi.

En effet, avant d'y être allée, pour moi, la Russie c'était ça :


Après y être allée, c'est devenu ça :




(ça et quelques préjugés sur les dames qui vendent les billets de train)
(comme vous pouvez le voir, 1 mois ne suffit pas pour s'intégrer^^)

Mais cette fois ça va être différent. Déjà, je pars seule. Sans un groupe d'étudiants français, sans les copines, sans l'employé de l'Institut Pouchkine qui vient nous chercher à l'aéroport (le saint homme). (c'est rien, je suis juste stressée de devoir traverser la ville en métro à l'heure de pointe avec mes bagages. C'est tout)
Et surtout, je pars un an. Assez de temps pour rencontrer des gens, connaitre toutes les stations de métro par cœur, apprendre la cuisine russe, passer l'hiver (ou pas^^)... et surement plein d'autres trucs que je ne soupçonne pas.

En attendant, je suis en train d'essayer de résoudre une équation intéressante : comment faire tenir mes 2 valises de 23 kg du Québec dans une seule de 20. Donc s'il y a parmi vous des mathématiciens/physiciens/employés de Lufthansa partants pour un pot-de-vin, j'accepte votre aide. Sinon je ferai du shopping sur place^^

Là-dessus, à bientôt à Moscou :)

mardi 11 août 2009

La gratounette

(rien de porno dans le titre, on est pas dans une pub Spontex)

Comme vous l'aurez compris, aujourd'hui, nous allons parler tâches ménagères.
En fait, tout est parti d'un constat : peu de temps après mon retour à la maison, un soir, je me suis retrouvée de corvée de vaisselle. Jusque là rien d'anormal. Mon étonnement a commencé quand je me suis aperçue que le produit à vaisselle, au lieu d'avoir la consistance visqueuse habituelle, était liquide comme de l'eau. Donc là, innocemment, j'ai posé la question :
- Maman ? Qu'est-ce qui se passe avec le produit vaisselle ?

Et là, la réponse a dépassé mes espérances :
- Ah mais je sais pas, moi de toute façon j'en utilise plus.

-Tu fais jamais la vaisselle ?

- Si, mais juste avec de l'eau. Le produit vaisselle c'est pour enlever le gras. Nous on cuisine pas gras, alors ça sert à rien de se faire chier.

- ...

AMIS SCIENTIFIQUES, DITES QUELQUE CHOSE !

(le premier qui me sort un truc genre "c'est bon pour le système immunitaire", je l'invite à manger chez nous et on verra ce qu'en dit SON système immunitaire^^)

Donc ça explique certainement les petits résidus noirâtres que j'ai trouvés entre les dents de ma fourchette et que j'ai grattés avec mon couteau pendant 10 minutes le premier soir où je suis rentrée.

Non, parce que je viens quand même de passer un an en Amérique du nord, un coin du monde où les gens se mettent du désinfectant sur les mains quand ils sortent du métro (voir quand ils dansent un swing avec une personne au reniflement suspect). Un continent où l'on invente des objets tels que la gratounette.
Une gratounette, c'est ça :


(tremblez)

Je m'en suis tapé des sites de télé-achat pour vous trouver une image ressemblante. Et encore, ça ne se voit pas vraiment sur la photo, mais le manche est un réservoir qui délivre la juste quantité de produit pendant que l'utilisateur astique consciencieusement ses casseroles. Que de technologie.

Ses défenseurs diront que le manche permet de faire sa vaisselle avec de l'eau bouillante, ce qui permet de bien tuer toutes les petites bactéries (et sans se cramer les doigts ce qui, dans le principe, est plutôt pas mal).
Certes. Cela dit, je soutiens que si l'homme s'habitue trop à utiliser des gadgets de ce genre pour chacune de ses petites tâches, il va finir par régresser sur l'échelle de l'évolution (non mais c'est vrai quoi, on est quand même capables de mettre nous-même du produit sur une éponge).

Donc là je me retrouve face à un dilemme : gratounette ou raclage de résidus ? Handicap manuel ou intoxication alimentaire ? J'ai trouvé une solution provisoire : ne sachant pas depuis combien de temps la vaisselle parentale n'a pas vu la couleur d'une bouteille Palmolive, je la nettoie avant et après manger (avec mon produit coupé à l'eau).

samedi 8 août 2009

Obscurité et souvenirs

(J'ai survécu au sabre laser de l'ophtalmo)

Quand j'étais à Québec, je râlais parce que, sur tous les week-ends où il n'y avait plus de neige par terre (soit à partir de fin avril^^), on a dû en avoir deux avec du soleil dans le ciel.
Et maintenant que je suis rentrée, mon ophtalmo m'a interdit de sortir sous le soleil. Sauf que j'habite en Provence et que chez moi, du soleil, il y en a beaucoup. Donc je râle parce qu'il y a du soleil tous les jours et que je peux pas mettre le nez dehors.
Je suis en train de me transformer en petite créature vivant dans la pénombre, se nourrissant de chocolat fondu et écoutant des cassettes en russe toute la journée (non, c'est pas vrai, pas toute la journée, je suis pas si travailleuse^^). Quand je dois sortir, je m'accoutre comme Madonna allant faire ses courses et le reste du temps, je me terre dans un petit coin sombre en attendant que le soleil se couche.

Et pendant ce temps, j'ai le temps de repenser à tout ce que j'ai fait à Québec, pendant qu'il pleuvait et qu'on grelottait.

Genre, du canot. Un week-end de canot de rivière et de camping, presque intégralement sous la pluie (tu me diras, avec tout ce qu'on est tombés à l'eau, mouillés pour mouillés...).

Ou des concerts. Comme le jour où on est allés voir KISS (enfin voir... j'ai pas aperçu souvent le chanteur, vu la distance et le fait qu'une équipe de basket avait élu domicile devant nous mais bon...).
Le concert de KISS, c'était juste 3 jours après celui de Bruno Pelletier. Et oui, j'ai réalisé le rêve de mes 12 ans : aller au Québec et voir Bruno Pelletier.
Pour ceux qui auraient la mémoire courte, par ici.
Bruno Pelletier, c'est le concert où on a trop bien vu le show, parce que la moyenne de taille des spectateurs était bien inférieure à la notre. Ceci étant directement relié au fait que leur moyenne d'âge était bien supérieure. Autrement dit, toutes les mamies de Québec s'étaient donné rendez-vous pour applaudir Bruno. Et quelques papis^^. (Chloé se souviendra longtemps de son voisin de derrière, qui agitait frénétiquement son bonnet dans les airs en faisant le cri du glouglou^^)

Parmi les autres trucs qu'on a fait sous la pluie, il y a aussi eu un week-end dans le Saguenay, où mes amis géniaux m'ont fait une surprise géniale : une balade à cheval pour mon anniversaire :)
Là, le ciel aurait pu nous tomber sur la tête, ça ne m'aurait pas dérangée... mais eux si, je pense^^ Sinon on a passé une soirée de folie à Chicoutimi, ville hautement animée le samedi soir : au programme, spectacle de baladi avec l'école de danse locale, photos des nuages sur le fleuve (ça, ça coûte rien^^) et souper à base de boulettes au fromage chez Mikes, après avoir visité et éliminé tous les restos de l'unique rue éclairée après 20h de la ville.
On a aussi fait une petite balade près du fjord, et même sous un ciel digne de l'Alsace, c'était quand même beau :


Le lendemain, on est allés au zoo de St Félicien et là, halte aux idées reçues : en un an au Québec, ça a été ma première occasion de voir des caribous^^
Mais il y avait aussi des tigres (carrément plus intéressants^^) :


Tout ça pour dire que je suis prête à retourner à Québec tout de suite et à affronter le mauvais temps. Et promis, je ne râlerai plus^^