jeudi 14 octobre 2010

Amis traducteurs...

Au Canada, pour contrer le fait que tout le monde ne soit pas bilingue dans un pays bilingue, il doit y avoir une loi qui oblige à ce que tout soit écrit en français et anglais partout.
Seulement voilà, en effet, tout le monde n'est pas bilingue au Canada, et parfois on se demande un peu si ce n'est pas Reverso qui a fait la traduction :

vendredi 8 octobre 2010

L'Université populaire

A croire que de passer mes journées à l'université normale ne me suffit pas, j'ai décidé de tenter ma chance aussi en soirée, à l'université populaire.

L'université populaire, c'est un organisme bien philanthrope, qui se donne pour but de rendre accessible le savoir à tout un chacun, afin de permettre à tous ceux qui le veulent de développer un esprit critique et de renforcer l'action citoyenne.

Ça, c'est pour la théorie.

Dans la pratique, je me suis quand même un peu pris les boules.

Je me suis donc propulsée un soir dans un quartier pas bien central, dans une rue pas bien éclairée, pour aller écouter un discours sociologique, par un sociologue, sur un thème sociologique. Un truc dans mes cordes quoi.

Arrivée sur place, dans un bâtiment style "ancienne colonie de vacances hantée par des fantômes d'enfants noyés" et une salle aux néons grésillants, des chaises installées en cercle.
Et un premier aperçu de l'auditoire venu, comme moi, ouvrir ses chakras : un petit couple de quadragénaires bien comme il faut (là, j'y ai cru, mais mes espoirs se sont vite envolés^^), une meuf à l'air normal, un gars un peu crados... puis arrive un groupe de jeunes qui avaient l'air tout droit sortis du lycée de Manosque (ou d'une AG de l'UNEF, au choix^^). Puis trois trentenaires qui s'assoient par terre, retirent leurs shoes et s'installent en position du lotus. Ok, comme je vous dis, je viens des basses-Alpes, j'en ai vu d'autres.
Puis se pointe une grand-mère, maquillée comme un camion volé. Elle s'assoit, enlève son manteau. Puis son écharpe. Puis son pull. Super, maintenant on a une grand-mère en débardeur affriolant.

Bon, plus le temps de se distraire, notre sociologue arrive, avec un assistant un peu hippy :
- "Oh ben mince-en... on est partis un peu vite, et j'ai oublié la moitié de mon matériel-en"

Elle s'installe elle aussi en position du lotus sur sa chaise, bien prête à nous tenir un discours des plus palpitants sur les philosophies orientales (même là, j'y croyais encore^^).

-"Bon, le sujet d'aujourd'hui, j'avoue moi-même que je l'ai pas vraiment compris, mais ce que vous devez savoir c'est que c'est quelque chose... je sais pas comment le dire-en, mais il faut le sentir-en, en tout cas... Voilà quoi".

(on est bien partis)

Là-dessus, la grand-mère laisse glisser le long de son épaule l'une des bretelles de son débardeur (et ne la ramasse pas, c'est vrai après tout, il fait tellement chaud au Québec en cet octobre pluvieux, qu'une bretelle de débardeur serait tout à fait superflue)

Heureusement, nos profs rentrent désormais dans le vif du sujet :
-"Alors vous voyez cette statuette ? C'est une des plus anciennes du monde, elle a 3000 ans", dit la sociologue.
- "Non, 30 000 ans !" corrige l'assistant,
-"Ah, ben moi l'info que j'ai c'est 3000 !"
-"Non non, c'est 30 000, je suis sûr !"
-"Ah, bon, pardon, alors 30 000 ans"

Là, je commençais à comprendre.
La grand-mère avait laissé tomber la deuxième bretelle de son débardeur, et commençait désormais à jouer subtilement des maracas avec ses bracelets en bois en faisant mine (ou pas) de se caresser les cheveux.

Après 1h30 de discours venteux et de grand-mère en chaleurs, je cherchais sérieusement un moyen de me sauver de là sans paraître impolie. Peine perdue.
J'ai même dû me taper le débat à la fin. (débat qui aurait pu avoir pour titre "Mais au fait, de quoi on parle au juste ?"^^)
Tout ça pour finir sur une question existentielle : "Mais, dans le fond, c'est quoi l'amour ?"
(posez la question à Jean-Luc Delarue, il pourra peut-être vous aider^^)


La conclusion, c'est que l'Université populaire n'est pas prête de ré-entendre parler de moi. Je préfère encore lire des textes qui s'appellent "Les implications des altérités épistémiques dans la redéfinition du capitalisme global" ou "The complexities and confusions of segmented assimilation" pour des profs bourgeois mais instruits. Quitte à ne pas savoir tout de suite comment faire circuler l'énergie cosmique dans mes 7 chakras.

vendredi 1 octobre 2010

Cap à l'ouest

Petit retour en arrière : il y a un peu plus d'un mois, je me ré-envolais. Dans l'autre sens, cette fois. Cap sur Montréal.

Montréal, son île,


ses maisons cuties,


son stade olympique,


ses universités de prestige,


son Mont Royal,


(mais si, on le voit, cherchez un peu !)

... ses quêteux bilingues, son centre des sciences, ses dépanneurs chinois, son style vestimentaire des plus androgynes, son métro à la décoration post-moderno-constructivo-abstraco-populo-multicolo, sa rue Sainte-Catherine aux commerces les plus diversifiés, et j'en passe.

J'habite entre le quartier chinois et le village gay. Mes colocs ont des mœurs sexuelles bizarres. Le fromage qui pue coûte jusqu'à 90$ le kilo.

Mais qu'est-ce que je fais là.



(*ah si ça y est, je me souviens : j'étudie)

vendredi 20 août 2010

Российский шоколад

Bonjour tout le monde. Aujourd'hui, on va parler de quelque chose qui n'est pas de saison : le chocolat.

Pourquoi pas de saison me direz-vous, le chocolat, ça pousse toute l'année après tout !
Pas de saison parce qu'au mois d'août, pas moyen de se bouffer un carré de choc' tranquille sans qu'il nous dégouline partout sur les doigts (sauf si on habite à Puvirnituq, mais là-bas de toute façon le chocolat ne pousse pas puisse que aucun arbre n'ose sortir de terre^^)
(si un jour vous rencontrez ma mère, elle vous parlera sûrement de son canard de Pâques intégralement liquéfié sur son bureau par un bel après-midi. Marquée à vie, elle est)

Mais revenons à nos moutons. En Russie, il y a plein de bon chocolat. Un an m'a presque suffit à tous les expérimenter, et j'ai décidé de faire une petite collection :

- Les grands classiques :







































- Les coupoles dorées :



- Les animaliers :

(c'est bien connu que les seuls animaux capables de survivre en Russie sont les ours hein. Même les marchands de chocolat le disent)


- La tour du Kremlin :


- Le best-seller :


Quel beau pays, mais quel beau pays !

samedi 31 juillet 2010

Retour au soleil

Ça va faire deux ans que ce blog existe, et une constante se dégage : quand arrivent les beaux jours, j'ai plus aucune inspiration pour écrire ici.
Comme j'ai tendance à choisir des pays disons, nordiques, pour faire mes études (Canada, Russie...), les beaux jours se pointent vers le mois de juin (oui non parce qu'en Provence fin avril on va déjà à l'école en tongs hein). Donc au mois de juin j'écris déjà plus rien. Et comme en juillet on commence tout juste à profiter, et bien j'écris encore moins.

Mais profiter de quoi me direz vous. Elle peut pas sortir son ordi (portable en plus, pas d'excuse) sur la terrasse et écrire au soleil, si c'est juste qu'elle aime lézarder ? Encore faudrait-il avoir une terrasse (certes, là j'en ai une, mais bon, t'occupe hein).
Et bien non, je ne peux pas. La simple vue du ciel bleu à travers ma fenêtre anesthésie immédiatement toute envie de faire un effort intellectuel quel qu'il soit.

Donc j'en suis là, aujourd'hui 31 juillet, à raconter mon retour de Russie (dont je tairai la date, histoire que ça fasse pas (trop) réchauffé comme info).
Oui donc, un beau matin, j'ai quitté l'obshegitie avec ma grosse valise et mes gros sacs. J'ai rendu ma clé à la babouchka, j'ai dit au-revoir à ma station de métro... j'ai porté ma grosse valise dans les escaliers non-roulants de la station de la gare (une station de métro doublée d'une gare dont les trains mènent spécialement au principal aéroport de la ville, donc potentiellement visitée chaque jour par des milliers de voyageurs avec de grosses valises, et c'est une des seules à pas avoir d'escalators, si ça c'est pas du sadisme, qu'est-ce que c'est ma petite dame hein ?)
J'ai trouvé le bon train, j'étais à l'heure à l'aéroport, j'ai trouvé le comptoir d'une célèbre compagnie allemande dont je tairai le nom aussi et là, c'est le drame :
- Vous avez 11 kilos de trop. Vous allez devoir payer pour ça.

Donc je vais au guichet des kilos en trop, avec mon papier marqué 11, et là deux meufs en train de se raconter leur week-end m'annoncent nonchalamment :
- Voilà, ça vous fait 260 euros Madame !

Là je manque de m'étouffer, je redemande combien (non parce qu'en russe ça arrive quand même souvent que je comprenne de traviole)
-260 ! (me dit-elle avec le sourire d'une boulangère à qui on vient d'acheter une baguette campagne)
J'ai bien essayé de leur expliquer moi, que j'étais une pauvre étudiante venue en septembre, que j'avais pas de sous pour elles et que ce qui pèse si lourd ce sont tous les bouquins qu'il m'a fallu lire pour apprendre leur langue infernale.
Elles n'ont rien voulu savoir.

Donc là, c'est le moment où je les feinte pour passer le comptoir avec mes économies ET mes bouquins de russe, mais comme c'est un truc qu'on est pas censé faire, je vais pas le crier sur Internet : --------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

Ça y est, je suis dans l'avion. Une mémé allemande chiale parce qu'elle voulait une place à coté du hublot, moi j'ai une place à coté du hublot, mais de l'autre coté j'ai un couple de vieux shnocks français qui n'arrêtent pas de râler (raah la bouffe est toujours dégueulasse, et puis ils font chier avec leur clim, et qu'est-ce que c'est que ce temps de merde, etc.)

Moi, j'avais pas froid. Il faut dire que pour pouvoir faire rentrer les bouquins de russe dans ma valise, j'avais dû mettre quelques vêtements un peu encombrants sur moi. Genre deux pulls, une polaire, mon manteau d'hiver et mes bottes fourrées.
Les français finissent par dormir (et ronfler), l'avion vole, tout ça. Ce qui est bien, c'est la correspondance à Munich. Mon premier vol était censé se poser à 14h20, et ça tombait bien, parce que l'embarquement de mon second vol, lui, était aussi à 14h20^^
Donc on descend, ça sert à rien que je me grouille, vu qu'on est à l'autre bout de l'aéroport et qu'on doit attendre tout le monde pour s'entasser dans un bus sous une pluie battante. Finalement j'arrive bonne dernière pour faire la queue aux guichets des visas (oui mais t'es française, t'as quand même pas besoin d'un visa pour entrer en Allemagne ! Non, mais les 50 russes qui sont passés devant moi, eux, ils en ont besoin :))

Bref, finalement je passe, et là j'entends "vol pour Marseille gate 23 dernier appel !" (je suis pas douée en anglais, dsl). Alors je cours dans les escalators, les corridors, j'arrive au petit guichet désert et là, l'employé le plus mignon de la Lufthansa (oups, ça y est je l'ai dit) m'offre un sourire blanc éclatant comme dans les pubs de dentifrice. Je lui tends mon passeport en me disant "putain comment on dit excusez-moi en allemand déjà, Charlotte me l'avait appris, Saskia me l'a répété, et je m'en souviens encore pas..." et en lui disant "Сорри!".
Certes, j'avais eu chaud dans cette course. Mais j'ai pas eu autant que ce que j'ai eu en arrivant à Marseille (je rappelle, en manteau et bottes d'hiver).

Donc en Provence, j'ai retrouvé le soleil et là, j'ai arrêté d'écrire sur le blog.
Mais que fait-elle donc de si intéressant au soleil, qui soit plus passionnant que d'écrire un blog sur sa vie ??^^
Déjà, je suis allée au collège, pour épauler quelques profs de ma connaissance. Là, on m'a tour à tour dit "Madame Madame vous êtes une nouvelle prof ??" et "Toi, là-bas, tu montres ton carnet pour sortir, comme les autres !"
Après je suis allée rencontrer des papy-russes dans un bled voisin (des russes venus se perdre dans nos collines, on aura tout vu). Ils sont gentils, ils m'ont prêté plein de films soviétiques.

J'ai aussi accompagné une sortie scolaire : 120 mioches de 6/8 ans, dans deux cars, le tout en partance pour un zoo alpin pour aller voir des marmottes. Ça restera une des expériences les plus violentes de ma vie^^ (les marmottes, heureusement qu'elles étaient en cage et qu'on leur donnait de la salade pour les appâter, sinon c'est sûr qu'elles seraient jamais sorties^^)
Rien à dire, j'ai vraiment la fibre avec les enfants :
- "tu voulais pas faire pipi toi ?"
- "non non, c'est bon j'ai plus envie !" (me dit-il assis dans une flaque)

Bon, sinon on en a perdu aucun (et ça, c'est un miracle ! )
Voilà une des marmottes de compagnie :


Après cette épreuve du feu, je suis partie en vacances. En vacances dans les Alpes, voir de vraies marmottes pas droguées.
Voilà donc ce que je faisais pendant que je n'écrivais pas sur le blog : je crapahutais dans les montagnes. Bon je vous passe les détails : on a grimpé telle montagne, on a fait tel col sur nos petits vélos, tout ça. J'ai bien aimé que mon papy m'emmène ramasser du génépi pour faire sa liqueur. Quand il me l'a proposé, j'ai accepté relax, du genre "tiens, on va cueillir des fleurs, cool".
Sauf que le génépi, ça ne pousse que dans les endroits où il sait que personne n'osera venir le chercher. Sauf nous quoi. Les endroits genre comme ça :


Donc bon, on a grimpé, on a cueilli, on est repartis. Sains et saufs. Ça va qu'elle est bonne sa liqueur.

Et après mes vacances alpines sans ordi ni téléphone, je suis rentrée au bercail et j'ai accueilli... des russes ! Le repeuplement de la Provence est en marche, je vous l'avais dit. (bon, en fait une russe et un franco-québécois, mais vous voyez dès qu'on rentre dans les détails ça devient trop compliqué !). Le principal souvenir qu'ils garderont de ma belle (merveilleuse, splendide, resplendissante, éblouissante, aveuglante) région, c'est sans doute Thierry-le-marchand-de-bonbons chez qui on a fait des affaires tout le week-end.

(mon petit chez-moi)

lundi 24 mai 2010

Тула и Ясная Поляна

Jeudi dernier, on a mis nos réveils très, très tôt, et sauté dans l'elektritshka de 07h07, direction Toula.
4 heures et quelques 46 gares plus tard (véridique !), on était rendus.

Toula, c'est une ville à 200km au sud de Moscou. Elle est connue pour sa fabrique d'armes (on y allait pas pour ça) et ses célèbres pains d'épices (on y allait pour ça^^).

On a donc logiquement commencé notre excursion par le musée du pain d'épice de Toula. On s'attendait à un musée comme on en voit habituellement en Russie (un truc dont on ressort au bout de 4 heures minimum avec le dos en compote et les jambes en plomb).
A la place, on a trouvé une petite porte grinçante donnant sur un minuscule magasin (de pain d'épice, certes), où on nous a envoyé chier :
- "Le musée, c'est la porte de derrière, au fond de l'arrière-cour !" ("bande de crétins d'étrangers")
(c'est vrai qu'à 3 allemands, un américain et une française on passait pas vraiment inaperçu^^)

Donc on a traversé la cour où couraient des poulettes, trouvé la porte du garage, et là une babouchka nous a "accueillis" :
- "Vous voulez quoi ? Voir le musée ? Ben comme vous voulez mais j'ai un groupe qui arrive dans un quart d'heure, alors si vous voulez allez-y maintenant mais arrangez-vous pour être partis avant que les autres arrivent. Vous comprenez, c'est pas l'Ermitage ici !"

Ah, ça, c'est sûr que c'était pas l'Ermitage^^ Deux pièces grandes chacune comme une chambre d'obshegitie, avec des étagères, et sur les étagères, des pains d'épice.

Sur les murs, des tableaux, mais qui n'avaient rien à voir avec le pain d'épice, "on nous les a donnés, pour que ça fasse plus beau".

Donc elle n'a même pas eu la joie de nous mettre dehors pour faire de la place. A la sortie, on est quand même retournés à la boutique, et on en est ressortis avec des pains d'épices à tous les parfums possibles.

On a mangé dans une pizzeria, où il y avait une télé câblée sur mcm (ça faisait longtemps que j'avais pas vu des pubs françaises, ou des trucs comme un clip d'Olivia Ruiz (c'est quoi ça ?????))

Après avoir lutté pour faire décrocher notre américain du clip Lady Gaga-Beyoncé, on a pris la marshrutka pour aller voir le Kremlin.


Et une belle église :


Et après le Kremlin, on a pris la marshrutka "longue distance" pour Yasnaya Poliana, la demeure de Tolstoi, à une douzaine de kilomètres au sud.
Les choses se sont compliquées en descendant (au milieu de nulle-part) du minibus transformé en four.

On est entrés dans un domaine nommé "Yasnaya Poliana" (ça tombait plutôt bien hein !)
Sauf que la maison de Tolstoï ressemblait à ça :


Il y avait aussi un café de luxe et un hôtel. Alors on a bu un coup et on a demandé notre route.

Après avoir marché sur une route de campagne pendant une demi-heure, on a fini par trouver. Sauf que le musée de Tolstoï, il rabote jusqu'à 16h, et qu'on est arrivés à 16h02.

On a quand même pu entrer dans le domaine, qui est immense. On a trouvé sa maison :

Son étang :


Sa tombe (tout a une fin !) :


Sa statue :Sa grange :

Et même les descendants de son chien^^ :


Une fois la visite à Tolstoï terminée, on a fait chemin inverse direction la gare. Comme on avait un peu d'avance, mes allemands on fait un raid au supermarché du coin pour se procurer des bières et des pistaches (chose qu'ils ont amèrement regretté pendant les 4 heures de train qui ont suivi : "J'ai envie de faire pipiiii !"
"Courage, on arrive dans 2 heures !")


Petit bonus : voilà les souvenirs que l'on vend à Toula (en plus des matrioshkas, magnets pour frigo et compagnie) :


C'est en l'honneur des vaillants bogatyrs qui défendaient leur terre natale contre l'ennemi venu pour anéantir le peuple russe. Sans doute qu'ils avaient coutume de leur exploser le crâne en toute politesse avec des instruments de ce genre^^

lundi 10 mai 2010

День Победы

Le 9 mai, en Russie, c'est le Jour de la Victoire. Fin de la seconde guerre mondiale.

Et le moins qu'on puisse dire, c'est qu'ils mettent les petits plats dans les grands pour cette fête.
Ça commence de bon matin avec une grande parade militaire. (plus exactement ça commence la semaine d'avant avec les répétitions de la parade, ou comment tomber nez-à-nez avec 30 tanks en sortant gentiment du métro, ou voir passer des avions militaires en rase-motte au-dessus de son université).

J'ai donc réglé mon réveil un dimanche matin pour aller me mêler à la foule en délire.
On a élu domicile sur le bord de la Moscova, et attendu la fameuse parade. La parade est arrivée -paraît-il, parce qu'en fait mon champ de vision se réduisait à peu près à ça :


Heureusement, pour la parade aérienne, pas besoin d'être grand. Ça a commencé avec de petits hélicoptères :

Continué avec de petits avions :

Et fini avec de moins petits avions...


et un beau drapeau russe (sous les hurlements de patriotes en délire) :

A la fin de la parade aérienne, encore quelques pauvres conscrits ont défilé en rang d'oignons en entonnant des chants guerriers. Ça j'ai pu le voir, car tout le monde avait levé le camp avec le dernier avion.
(mais si on les voit, ils sont juste... loin !)


Après cette matinée "bain de foule", on a bu un mors sur une terrasse, et on a filé se mettre au vert dans un beau parc, Серебряный Бор.
Là-bas les gens se baignent dans la Moscova (et ne semblent pas mourir tout de suite^^), le soleil brille et il y a même des plages de nudistes.


Après le bol d'air pur, on a repris le chemin (enfin la marshrutka) du centre, direction la Place Rouge pour voir le feu d'artifice. Notre copine la pluie était là elle aussi, mais on a tenu bon jusqu'à 22h, et ça valait son pesant en rhume :

(la belle rouge !^^)

(vous vous demandez peut-être pourquoi les gens ne regardent pas le feu d'artifice qui se trame derrière leur dos... c'est parce qu'en fait il y avait deux feux d'artifice, un derrière le Kremlin, et un autre juste au-dessus de nos têtes (son et lumière garanti ! encore mieux qu'un concert de Jean-Michel Jarre^^))

lundi 3 mai 2010

Moscow-city Hill

3 mai : jour où, après quelques longues minutes de fouilles spéléologiques au fond de ma valise, j'ai ressorti mes sandales.

Et oui, croyez-moi ou pas, mais à Moscou c'est la canicule.
Enfin c'est surtout la canicule dans ma chambre d'obshegitie en fait, vu qu'ils ont laissé le chauffage au même régime que quand il faisait -25° dehors. Sauf que maintenant il fait +25°. Et je ne sais pas par quelle opération mathématique magique on arrive à environ +50° dans ma chambre.

Donc dehors, il fait 25, les oiseaux chantent, tout le monde a le rhume des foins : le printemps est bien là cette fois.

Moi, je continue à donner des cours de français à des ados :
- Bon, écris-moi en toutes lettres "1883".
- C'est votre date de naissance ?

Les joies de l'enseignement.


Mais revenons au temps qu'il fait.
La dernière fois que j'ai crevé de chaud à Moscou, c'était à mon premier voyage ici.
Le bon vieux temps de l'institut Pouchkine, avec le 13ème étage sans ascenseur, les cafards, les douches sans eau chaude, la Natacha qui essayait désespérément de nous faire dire la forme de nos sourcils en russe, la Nina de la bibliothèque qui arrêtait pas de nous engueuler... Et la canicule.
Il faisait tellement chaud qu'à notre première sortie en centre-ville, on s'est baignées dans une fontaine avec plein de gamins.

Là, on en est pas encore là. On en est juste au point où la ville est tellement poussiéreuse, et tellement vide pendant les jours fériés (ils sont tous partis faire pousser leurs tomates à la datcha) qu'on pourrait voir dévaler dans les rues des rouleaux de fils barbelés poussés par le vent, sur un vieil air d'harmonica et quelques cris de vautours affamés.
Moscou pendant les longs week-end de mai, c'est une ville fantôme.

(pas tout a fait exact, c'est vrai : les babouchkas kazakhs qui nettoient les rues sont toujours là)

dimanche 28 mars 2010

Театр кошек

Ou "le théâtre des chats". Comprenez : un petit cirque familial, avec que des clowns, et des chats.

Ce samedi, je me suis propulsée dans un quartier chic pour aller voir ce fameux "théâtre des chats". Enfin je dis un quartier chic parce qu'on peut y trouver des boutiques Rolex à 3 étages et des grattes-ciels comme à New-York (sauf qu'à certains de ceux-là il manque encore le toit, crise oblige. Bref).


On a donc marché 15 bonnes minutes le long d'un gros boulevard puant et, enfin, on a (re)-trouvé ce fameux cirque.

Une fois à l'intérieur, aucun doute possible, on est à la bonne adresse : ici, c'est véritablement le temple du chat (sponstorisé par Kitekat, j'arrive pas à croire que j'ai reconnu la face du chat sur la photo avant même de lire le nom de la marque. Je suis une enfant de la pub).
Ici, tout est en chat : les murs, les portes, les vitrines, les rideaux, tout.


On s'est assez rapidement rendues compte qu'on était de loin les spectatrices les plus vieilles (sauf, bien-sûr, si on compte les babushkas venues accompagner leur ribambelle de touuut petits enfants^^). Donc, en plus d'aimer les chats, pour assister à ce genre d'évènement il faut aussi (et surtout) aimer les enfants^^

Une fois le spectacle commencé (plus de photos, pour ne pas déconcentrer les artistes :)), c'est là qu'on se demande pourquoi ça ne s'appelle pas "cirque". Un mec jongle avec des pommes, en équilibre sur une planche à rouleau, avec un chat perché sur son chapeau. Le tout sur de la musique folklorique russe (dont le thème de Tetris, c'est russe ça ??) et un décor à la "izba-Masha-Prince Ivan".

Pour les chats, on hésite entre l'attendrissement et un coup de fil à la SPA^^
En tout cas le dressage d'un chat a pas l'air si différent de celui d'une otarie : "je te tapote le flan, tu fais un petit roulé-boulé par terre et tu reçois ta croquette" (ou ta demi-sardine, selon le cas).
Il y en avait de très tranquilles (comme celui qui dormait sur la tête du mec qui jongle, où ceux avec lesquels ils ont joué à la centrifugeuse en les faisant tourner dans des seaux^^), et des plus énergiques (comme celui qui pousse un caddie avec un chien dedans, d'ailleurs il galérait un peu).

En tout cas, pas désagréable comme spectacle (enfin sauf quand on a voulu s'acheter une glace à l'entracte où là, sans mauvais jeu de mot, on était pas à la hauteur de nos adversaires. Capitulation sans conditions donc), même malgré nos places à 100 r et notre grand âge^^
Si vous voulez en voir des extraits, essayez par là :

http://www.kuklachev.ru/gallery/video/kuklachevclip.html