mardi 6 décembre 2011

Hector, la BD

Il y a des gens qui me suggèrent de faire un blog en bande-dessinée, sans se douter le moins du monde de mon absence TOTALE de talent pour le dessin.

J'ai cependant décidé d'exaucer leur souhait en illustrant notre rencontre avec le rat du placard, à la fois pour leur montrer pourquoi je ne fais pas un blog en bande-dessinée, et aussi parce que c'est la Saint Nicolas (amis alsaciens, je vous salue).


(oui, il crachait du feu. Parfaitement.)

vendredi 2 décembre 2011

Hector-rat des plafonds

Il était un rat , pardon, une fois, un rat, qui avait décidé d'élire domicile dans notre plafond.

Afin de garantir son anonymat, nous l'appellerons Hector.

Hector le rat, après avoir chanté tout l'été, avait décidé de s'établir dans un lieu chaud et douillet, proche des commerces et avec vue sur le parc. Ce lieu magique allait se révéler le troisième étage et demi d'une humble bâtisse essentiellement peuplée de ressortissants sud-américains et, à sa cime, de deux étudiants français récemment expulsés de leur précédente demeure (cf l'article précédent) : nous.

Hector a donc posé son baluchon dans cet élégant plafond ayant sans doute vu passer son lot de générations d'ouvriers québécois, de familles primo-arrivantes et d'étudiants pauvres depuis sa construction. Après un petit tour du propriétaire, il avait déjà pris connaissance du point de ravitaillement le plus proche : le placard de cuisine des étudiants cités ci-dessus, accessible à pattes par un habile trou dans le contre-plaqué, sans doute l’œuvre des précédents occupants moustachus.

Pourtant, rien qu'à juger de l'état de l'installation électrique, cet appart est très loin d'être rongeur-friendly :


Le fait qu'un paquet de 500 grammes de tortellini Panzani en provenance d'Italie avait été magistralement éventré et copieusement dévoré en l'espace d'une nuit m'emplit de perplexité. Devant la voracité de l'envahisseur, un flagrant délit s'imposait.
Attirée par un bruit de rongement suspect, j'ouvrais le placard en grand pour apercevoir...

Un rat, mais ENORME quoi !

T'as déjà vu un teckel ? Ben gros comme un teckel !


Évidemment, dès qu'on s'est aperçus mutuellement, on s'est également effrayés mutuellement et il s'est bien vite fait la malle dans son trou (mon hurlement sur-aigu a peut-être quelque chose à voir là-dedans aussi^^).

Il a donc fallu envisager une ligne de défense.
- plan A : attraper le rat, le mettre dans une cage avec une roue et s'en faire un animal de compagnie (mon premier réflexe). Mauvais plan : il a peut-être la rage.
- plan B : au rayon "maison" de Dollarama, ils vendent des tapettes à souris. Mais si tu veux, vu la bête, Hector, il s'en ferait une belle boucle d'oreille de leur tapette à souris.
- plan C : je pourrais laisser mon coloc s'en occuper. Le même coloc qui a hurlé deux fois plus aigu que moi quand il a aperçu le bout de la queue d'Hector, avant de courir se réfugier dans le salon...
- plan D : allons en parler au concierge. Le concierge mexicain très gentil, mais que quand il te dis qu'il passe demain tu peux pas vraiment espérer qu'il passe avant Noël
- plan E : retour chez Dollarama avec un beau rouleau de scotch de chantier : le passage secret d'Hector est désormais hors d'usage.

Le plan E est donc efficace, mais temporaire : Hector, le ventre creux, use ses griffes de toutes ses forces derrière le mur pour rejoindre l'eldorado alimentaire de ses souvenirs.

Plan F : le proprio a dit qu'il passerait demain avec des friandises à l'arsenic. Autant les souris je voulais pas les tuer (c'est mignon une souris), autant là Hector il a dû manger toutes les souris du quartier pour devenir aussi énorme. On risque donc d'envisager le funeste plan F...


(Suite au prochain numéro)

vendredi 4 novembre 2011

Celle qui avait scrapbooké son bureau

Cet article, pour être compréhensible, nécessite un léger flash-back.

Il y a une dizaine de jours, le Régis (mon logeur, CF) m'accroche dans la cuisine et me dit avec un air de chat qu'on aurait jeté dans le bain :
- "Manon ? Bon, ces derniers temps je ne me sens plus ici comme si c'était MA maison"

Ce à quoi j'ai répondu promptement :
-"C'est normal, c'est pas juste TA maison" (étant donné que mon coloc et moi payons chaque mois 75% de TON loyer).

C'était pas la réponse qu'il avait envie d'entendre apparemment. Il a donc répondu (dixit) :
-Ouai I know hein. Quoi qu'il en soit, si c'est pas trop te demander, je vais te demander de quitter pour le 1er décembre"

Connard. Non, c'est pas trop demander. J'ai même fait MIEUX : j'ai "quitté" pour le 1er novembre. Avec le coloc. (ça a dû lui rafraîchir la mémoire sur "ce que c'est que payer un loyer". Vieux con)

Tout ça pour dire qu'en deux temps trois mouvements, on avait trouvé un nouvel appart, sur la même rue que chez Régis, genre 500 mètres plus loin.
Le problème, c'est que c'est un appart VIDE.
Car chez Régis, on utilisait bien confortablement les affaires de Régis. Les meubles, les couvertures, les assiettes, le grille-pain, tout quoi. Mieux que ça, on avait même pas le droit d'introduire quoi que ce soit de nouveau qui ne soit pas à Régis (sans doute que ça aurait représenté une perte de contrôle insupportable sur son espace de vie que d'introduire une tasse étrangère à sa maison depuis moins de 10 ans).

On a donc emménagé dans ce nouvel appart sans une fourchette, mais avec l'âme bien légère à l'idée qu'on ne nous enverrai plus d'e-mails dans ce genre là :
(certifié absolument véridique, couleurs comprises)

"Manon,

Si tu ne veux plus essuyer ta vaisselle après l'avoir lavée, c'est correct, mais, pourrais-tu simplement ne rien laver et la déposer dans le lave-vaisselle. J'ai acheté cet appareil notamment parce que je n'aime pas voir la vaisselle en continuité sur le comptoir. "


"Manon, Tristan,

Une des chattes (la grise) a été oubliée dehors sur le balcon arrière, hier soir. Je l'ai retrouvée, lorsque je suis revenu vers minuit.Je sais que ce n'est pas de votre responsabilité que de vous occuper de mes chats, mais ça fait 3 fois que cela arrive et ça m'inquiète pour le temps froid qui s'en vient.

Je ne sais trop quoi faire pour vous faire penser de jeter un coup d'oeil pour voir s'il n'y a pas un chat resté dehors au moment où vous refermez la porte. Avez-vous des idées ?

***

Je vais quitter jeudi pour quelques jours pour la campagne. Je peux demander à mon amie Lina de passer quotidiennement pour s'occuper de la bouffe et de l'eau dans l'arrosoir pour les chats. Sinon, si c'est ok qu'un de vous s'en occupe, ce serait apprécié. Je vais attendre votre réponse.

***

Enfin, je me doute bien que vous profiterez de mon absence pour inviter des amis à la maison. Ce n'est pas supposé se produire, mais quand les chats sont partis.... Comme j'ai des yeux tout autour, avec mes amis qui sont aussi mes voisins, je sais tout ce qui se passe chez moi, alors autant jouer franc jeu pour que ce soit agréable, mature et responsable.

Cela étant, je vous permet d'inviter quelques amis aux conditions suivantes : AUCUNE CIGARETTE n'est permise à l'intérieur de l'appartement. Il y a un petit cendrier rouge dans le haut de l'armoire à droite du frigo. SVP, l'utiliser au lieu d'écraser les cigarettes sur le balcon et de les jeter sur le terrain. Bien s'assurer que les cigarettes sont éteintes avant de jeter le cendrier dans la poubelle (et non dans la toilette). Deuxièmement, s'il se brise quelque chose ou si quelque chose disparaît, vous serez responsable de le réparer, de le remplacer ou de le rembourser (si ça ne se trouve plus). Troisièmement, en aucun temps, vos invités sont autorisés à descendre chez-moi, au sous-sol. C'est mon coin privé. J'apprécie votre compréhension et votre collaboration à ce sujet. Et, évidemment, le civisme pour les voisins (et votre co-loc) s'appliquent en tout temps (pas de bruit après 23h00). Enfin, et sur ça aussi je suis très confiant, on ramasse tout après..."


(autant vous dire qu'on s'est bien gardés d'inviter une bande de potes ce week-end là, et que le seul interdit qu'on ait bravé est d'utiliser le Scrabble de Régis pour faire une partie dans le salon. J'espère que les voisins nous ont pas vus, tellement on est des terroristes)

(ok, c'était peut-être moi qui l'avait enfermé dehors son chat obèse... Mais aussi, il est gris sur un balcon gris quoi)


Nous avions donc l'âme légère mais les jambes lourdes du déménagement, et rien pour nous asseoir, ni nous coucher d'ailleurs. Après un petit tour dans un entrepôt de matelas de fin de série (avec livraison gratuite à 10h du soir par des indiens payés au black qui peuvent trimballer seuls des matelas deux places sur leur dos au 3ème étage), on est allés chez Dollarama (la Foirfouille locale) pour quelques ustensiles de survie (genre fourchettes), puis chez Emmaüs pour d'autres ustensiles de survie (un fouet pour la pâte à crêpes, etc.).

La seule chose vraiment indispensable que j'avais pas encore trouvée s'est offerte à moi un beau matin le lendemain de mon emménagement, alors que je revenais du supermarché, où j'étais allée à jeun me trouver de quoi déjeuner. Je trimballais donc mes sacs Super C pleins de jus d'orange et de céréales, quand je l'ai aperçu : un bureau abandonné sur le trottoir.

Après de brèves mesures à l'aide d'un instrument qu'on a toujours sous la main (en l’occurrence, un bras), j'ai décidé que ça valait la peine de le ramener et de prendre la chance qu'il rentre entre la porte de ma chambre et celle de ma penderie (oui, car dans notre nouvel appart, et notamment ma chambre, tout rentre au centimètre). Et le miracle se produisit : il rentra.

Le dernier problème avec ce bureau était son état physique de décomposition avancée. Je suis donc retournée au Dollarama visiter le rayon scrapbooking (une branche assez étrange des arts plastiques consistant à représenter sa vie à l'aide de collages de papiers et d'objets divers. Un sociologue dirait sans doute que cette activité est symptomatique de l'individualisation et du recentrement sur soi caractéristiques de nos sociétés, au même titre que l’essor du développement personnel et du yoga. Peut-être même que c'est là un héritage de l'éthique protestante qui implique un rapport individuel à Dieu et la culture de l'espace intérieur... STOP, on s'éloigne). Je vais juste me contenter de vous offrir en pâture le résultat :


(On ne rit pas siouplait. Si vous pensez pouvoir faire mieux, vous êtes tous invités à vous y essayer sur mon bô bureau :))

dimanche 25 septembre 2011

Pandemic II

C'est l'histoire d'une contagion.

Tout a commencé il y a trois jours, quand je glandais sur facebouc au lieu d'écrire mon projet de mémoire (je "faisais une pause" hein, on a tous fait ça il me semble^^).
J'y ai alors lu un étrange statut du genre "Si Madagascar fermait pas ses aéroport dès que quelqu'un tousse à Mexico, ça m'arrangerait", statut dont je tairai l'auteur. *ahem*
Assortie au statut, une capture d'écran, avec un nom, qui s'est vu à l'instant googler, et qui m'a menée au foyer de l'épidémie : un site où l'on peut... jouer gratuitement à Pandemic II.

Ni une ni deux, un coup d’œil au tutoriel et je me lançais.
Pandemic est un jeu où, comme son nom l'indique à peu près, le but est de décimer l'Humanité avec une épidémie. On peut donc choisir sa vermine : virus, bactérie, parasite... On peut aussi choisir le mode de contagion (par les rongeurs ? hum, pas assez rapide. Contamination de l'eau ? Idéal en cas d'inondations. Les insectes ? Pas mal, mais le Groenland risque d'y résister). On peut aussi choisir ses symptômes : rhume, toux, nausées... diarrhée, démence... plaies, œdème pulmonaire, insuffisance rénale, et j'en passe.

Là, dans les 5 premières minutes, tu te dis "mais c'est horrible ce jeu !". Puis tu t'aperçois que le nombre de morts en Australie est en train de dépasser le nombre de vivants et qu'il n'y a plus aucun "healthy people" en Amérique du nord, et tu te dis "Haha, j'vais gagner, vous allez tous y passer, mouahahaaaa !!!".

Voilà. C'est dans cet état d'esprit que j'allais faire cuire mes nouilles dans la cuisine quand j'ai croisé mon coloc, je lui ai parlé de ma nouvelle distraction, et qu'il m'a dit :
"Aah, mais ça a l'air génial ce truc, tu me l'envoies ??"

C'est comme ça que je l'ai contaminé, contribuant ainsi à répandre la pandémie Pandemic.
Quelques heures plus tard, nos conversations étaient atteintes à leur tour :
-"Non, mais au début, il faut vendre tous les symptômes visibles, pour pas affoler les gouvernements, et surtout acheter des moyens de contagion"
-"Ouai, mais il y a aussi des symptômes qui accélèrent la transmission, genre celui qui éternue à la gueule de son voisin c'est sûr qu'il va lui refiler son virus !"
-"L'essentiel, c'est de pas lésiner sur la résistance aux médicaments"
-"Et surtout, t'attends bien que tous les pays soient contaminés pour envoyer les gros symptômes"
-"C'est clair, t'attends qu'ils soient tous en rouge et là tu balances une kidney failure à tout le monde pour exploser le score"
-"Tu viens de tousser là ??"

Depuis, donc, on est devenus complètement paranos. On bousille tous les moustiques qu'on voit, on change de place dans le métro quand on voit quelqu'un qui se mouche, on achète plus de produits importés.

Et pire que ça : on continue à répandre l'épidémie. Résistez si vous pouvez :

www.pandemic2.exterminel'humanite.com




(... deux heures plus tard)
Youhouhouuu !!

lundi 12 septembre 2011

Côte-des-Neiges en fête

Ou le jour où j'ai fait du bénévolat à une fête de quartier.
Mais pas n'importe quel quartier : Côte-des-neiges, soit un quartier situé à peu près à l'opposé de là où j'habite, environ à l'autre bout de la ville, qui me fait prendre toutes les lignes de métro les unes après les autres pour m'y rendre.
En fait je me suis faite enrôlée par Émilie, une sociologue elle aussi, qui avait décroché un boulot d'été d'enfer, soit : recruter des bénévoles pour la fête de quartier de Côte-des-neiges.

Cela dit, je n'étais quand même pas prête à tous les sacrifices. J'avais prévenu Émilie que j'accepterai tout poste n'impliquant pas de travaux de déménagement (je m'appelle pas Robert non plus)/d'enfants bruyants (j'aime pas les enfants bruyants)/de contact intense avec l'espèce humaine en général (j'aime pas... non, je parlerai pas de ça ici).

Je me suis donc levée à une heure indécente un dimanche matin pour me rendre à mon poste assigné : la surveillance des loges des bénévoles et des artistes.
Arrivée sur les lieux, je trouve le "kiosque" (on m'avait expliqué plus tôt l'importance du dit kiosque : le matin en arrivant, tu vas au kiosque, si tu as une question, tu vas au kiosque, si tu as un problème, tu vas au kiosque, une revendication, un mécontentement, une envie pressante, TU VAS AU KIOSQUE).
Je suis donc allée au kiosque, et là on m'a remis un sac plastique à mon nom contenant des effets indispensables au bon déroulement de la journée : un t-shirt, des coupons repas et boisson gratuite, le programme de mes tâches, etc.

Là-dessus, j'ai enfilé mon t-shirt et je suis partie à la recherche des fameuses loges des bénévoles. Ces recherches m'ont menée dans une soupe populaire souterraine déserte, où je n'ai trouvé que des portes fermées. Bon.

Je commençais à chercher une idée quand j'ai enfin aperçu âme qui vive, en la personne d'un vieux monsieur à qui j'expliquai mon cas, et qui m'a répondu : "ah, oui, la loge des bénévoles c'est cette porte, là. Bon, pour l'instant je la laisse fermée et je garde la clé, mais tu peux t'asseoir dans le couloir".

Ouf, là je sentais que j'allais être utile^^ Heureusement, ça ne s'est pas passé comme ça : une foule de petites ados asiatiques a débarqué et fait assez de bruit pour que le bon monsieur comprenne qu'elles voulaient aller dans les loges, et que si il voulait pas faire le portier toute la journée il ferait mieux de me refiler la clé, ce qu'il a fait. J'ai donc pu ouvrir la porte en question, qui était celle d'un petit bureau sans fenêtre (rappelle-toi : on est au sous-sol) mais avec des chaises qui tournent.

Je me suis donc installée là, et une fois les petites ados babillantes parties, j'ai commencé... à m'ennuyer. J'ai commencé à faire le sudoku "difficile" d'un journal qui trainait là, je l'ai fini, puis j'ai trouvé une pile de sudoku sûrement découpés dans les journaux des dix dernières années (les gens qui travaillent dans ce bureau doivent s'ennuyer souvent eux-aussi^^), et j'ai commencé à m'y attaquer... quand j'ai capté que l'ordi qui se trouvait devant moi était sur veille, et qu'il n'y avait pas de mot de passe.
J'ai donc laissé tomber les sudoku et commencé à glander sur Internet quand... une fille est arrivée. La fille qui travaille dans ce bureau (évidemment). Pendant qu'elle se présentait, j'essayais de fermer discrètement ma fenêtre Bashfr (mais ceux qui me connaissent savent que la subtilité est rarement mon alliée).

Elle a fait semblant de ne rien voir, et m'a proposé de l'aider pour une petite tâche, "comme j'avais l'air de m'ennuyer". J'ai accepté, et là elle a sorti de la photocopieuse une pile énorme de papiers (on aurait dit une thèse de doctorat de socio, au moins), l'a posée devant moi et m'a dit "voilà, il faut plier ces flyers en 3, à tout à l'heure !", et elle est partie.

Bon. Je me suis donc attaquée aux flyers, et ça m'a occupée jusqu'à l'heure de ma prochaine tâche... la distribution des repas.

J'ai donc quitté mon bureau douillet pour la cuisine (toujours dans le sous-sol), où on m'a donné une liste, un carton de pommes, un carton de petits gâteaux, un carton de plats végétariens, et 8 cartons de plats St Hubert.

St Hubert, pour tous ceux d'entre vous qui n'ont jamais mis les pieds au Québec, c'est une chaîne de fast-food, qui sert essentiellement du poulet et des frites, avec comme mascotte un énorme poulet au regard pas bien franc :


On peut cependant supposer que les québécois aiment ce poulet, puisque qu'entre "repas St Hubert" et "repas Première Moisson" (une autre chaine, qui fait, elle, des trucs bons pour la santé), 95% avaient choisi le gros poulet.

J'ai donc deux heures durant distribué leurs repas aux bénévoles, surmontant quelques inconvenues :
-"Mais, le repas Première Moisson est pas végétarien !"
-"Si, regardez, il y a des quiches aux légumes !"
-"Mais dans les quiches il y a des œufs ! Vous me ferez pas manger des œufs !"
(moi je dis : si t'es végétalien, ben t'amènes ton sandwich hein, mais bon je l'ai pas dit)

et autres :
-"Il y a plus de couverts ?"
-"Heu... désolée, je les ai déjà tous donnés, St Hubert en a pas donné assez..."

En effet, St Hubert a donné plus de poulet-frites que de couverts. Je m'en suis aperçue quand j'ai capté que le fond du sac où il y avait les couverts était constitué, non pas du nombre de couverts nécessaires, mais de sachets de mayonnaise et de ketchup. Que j'ai pas donnés à tous les bénévoles venus chercher leur mangeaille avant 13h30 (soit... 80% ?^^).

Bref. Quand l'heure du repas a touché à sa fin (et qu'il me restait assez de ketchup et de mayo pour abreuver une ville d'Afrique), je suis retournée dans mon bureau-loge des bénévoles, mais cette fois pas toute seule : le renfort était arrivé, en la personne d'Anne-Laure (une autre sociologue, celle-là encore inavouée, elle aussi endoctrinée par Émilie).
Là, le temps est passé beaucoup plus vite : on a joué au pendu. Mais attention, pas du pendu pour les nuls hein : "martingale", "tachycardie", "galinette cendrée" et quelques extraits de nos patois régionaux respectifs, genre "escagasser" (là, je lui ai vraiment laissé aucune chance^^) ou un obscur mot de picard signifiant "nombril" (boubinette ? boutinette ?).
Notre jeu n'a été interrompu qu'une seule fois par... la mascotte géante de St Hubert, qui avait investi notre sous-sol et nous a fait coucou par la porte (l'angoisse), avant sans doute de se diriger vers les toilettes pour enlever enfin son costume infâme.

La journée s'est finalement terminée au bar du coin, où un "after" avait été organisé pour les bénévoles. Le problème, c'est que la partie non négligeable des bénévoles constituée par des petites ados asiatiques n'avait pas le droit d'entrer dans le dit-bar, et était de toute façon rentrée bien sagement chez leur mère avant la tombée du jour. Il restait donc : les mecs ayant participé au démontage, les filles du kiosque, un petit groupe d'anglophones, Anne-Laure et moi. Le bar était quasi-vide, et quand on a voulu commander à manger on nous a pas trop laissé le choix des armes : "Alors, on a plus de sandwichs, on a plus de pizzas, et on a plus de salades".
J'ai donc mangé un croque-monsieur (je pourrai reparler dans un autre article du concept de croque-monsieur en Amérique du nord, mais ne vous réjouissez pas trop vite) avec des frites. Et un coca.

Pendant qu'on picorait notre mal-bouffe a eu lieu cependant la tombola des bénévoles, et devinez quoi, j'ai gagné ! Et vous savez ce que j'ai gagné ??

... roulement de tambour...


...


20$ de chèque cadeau chez St Hubert !
Maintenant je vais devoir aller déjeuner chez le poulet psychopathe. J'ai peur.



(ça, c'est le t-shirt qu'on m'a refilé pour la journée. Il est tellement grand que ça me fait une robe de chambre. Une robe de chambre avec écrit "SÉCURITÉ" dessus. Maintenant c'est moi la terreur des chats chez Régis)

mardi 9 août 2011

Burlesque raw

C'est l'intitulé de la soirée à laquelle j'ai suivi des amis russes (en fait, plus exactement, une amie russe et plein de potes à elle que je connaissais pas).

Un samedi soir comme les autres à Montréal donc, je me suis laissée embarquer par Ilona et tous ses potes russes (/ukrainiens/moldaves/kazakhs/bulgares/français).
D'abord dans un appart avec une bien belle vue sur le centre ville (et beaucoup de bières au frigo).
Puis en voiture, où on cherchait l'avenue ou la rue des Pins ou Pine ou Pin ou Pines ou Pains (difficile pour des non francophones de s'y retrouver, avouons-le).

Quelques cd de techno à fond plus tard, on trouvait enfin. La soirée était gratuite, le dress code "cool", et l'affiche promettait un évènement culturel, avec des créations artistiques en temps réel sur fond de musique original.
Moi, m'attendant à des peintres, sculpteurs et jazz-men, j'avais mis une petite robe du marché de Manosque et un collier prof d'anglais (qui a déjà eu une prof d'anglais qui ne portait pas un collier avec un gros caillou coloré autour du cou ?).

En arrivant devant l'immeuble en question, première stupéfaction. En effet, le dress code de la soirée ressemblait plutôt à ça :


Intrigués (et se disant que de toute façon, c'était gratuit), on s'est quand même aventurés dans les dédales de couloirs et d'escaliers qui menaient au loft (/atelier/appart sans porte/squat de drogués) où se déroulaient les "créations".
Là-bas, un DJ de campagne, un stand avec un gros frigo plein d'alcool, et plein de nanas sapées comme ci-dessus.
La soirée a malgré tout suivi son cours, les filles (soûles) dansant, les gars (bientôt soûls) buvant, et Ilona et moi nous racontions nos mois de juillet respectifs. Quand tout à coup
IIIIIIUUUNNNN
(bruit de sono à fond qu'on arrête quand un pecnot faire une annonce au micro)

"Votre attention siouplais, les créations artistiques vont commencer, veuillez tous vous rendre dans le corridor"

Bons moutons, on se rendait dans le corridor (sale, sombre, puant et surpeuplé).
Là, une fille (l'artiste) a commencé à créer = a entrepris un strip-tease dont je suis incapable de vous dire l'issue étant donné qu'elle était vautrée par terre et qu'il y avait une quinzaine de gars d'1,80m devant moi.

Quand elle a eu fini, le pignouf du micro nous a sommés de retourner dans la pièce principale. Là attendait une autre fille en string avec une armure à pointe et des armes. On a aussi eu droit à (/été obligés de se taper) sa "création" : une chorégraphie suggestive dans une tenue SM. Ensuite elle a planté ses armes dans un tableau blanc d'où s'est écoulé du sirop de fr... heu, du sang.


La troisième performance était une Fifi Brindacier qui faisait une lap dance sur une chaise et qui, à la fin, a perdu (involontairement of course) un des scotchs qui recouvraient ses tétons.
La classe incarnée.

Impossible de dire si la troisième création était la dernière, car c'est le moment que j'ai choisi pour filer à l'anglaise, invoquant le dernier métro. Les russes sont restés, eux.

J'aurais au moins appris une chose : la prochaine fois que je m'attends à la nuit des musées avec une bande de russes bourrés, je prévois la tenue de circonstances.

jeudi 21 juillet 2011

Le consulat russe


Le consulat russe de Strasbourg et moi, c'est une longue histoire pleine de péripéties.

Tout a commencé le jour où je devais partir en stage linguistique à Moscou dans 3 semaines, et que la mairie m'a dit qu'ils ne recevraient pas mon passeport avant... 6 semaines.
J'ai donc téléphoné au consulat pour leur demander quoi faire. Et là, une certaine "Irina" m'a rassurée en me disant qu'elle allait tout arranger si je passais la voir le jour même à 15h.

A 15h, je sonnais donc à l'interphone du consulat. On décroche :
- "Bonjour, je viens voir Irina, elle m'a dit de venir à 15h
- Le consoulat est ferrmé.
- Mais Irina m'a dit elle-même de venir à 15h, c'est urgent !
- Le consoulat est ferrmé.
- Mais c'est pour le stage linguistique, on part dans 3 semaines !
- Le consoulat est ferrmé.
- Est-ce que Irina est là au moins ?
- Le consoulat est ferrmé !!"

Bon. Là, je paniquais. Et comme il est sage de faire en cas de panique, j'ai fait appel à l'expérience : j'ai sorti mon portable, et j'ai appelé Louise, la fille aux 50 visas russes :
- "Je suis devant le consulat pour voir une Irina qui doit m'aider pour mon passeport, mais le rottweiler de l'accueil veut pas me laisser entrer sous prétexte que c'est fermé !
- INSISTE !"

L'expérience avait parlé.
Je re-sonnais donc à l'interphone :
- "Je dois parler à Irina, qui m'a dit de venir à 15h, pour m'aider à recevoir un passeport plus vite pour partir en stage linguistique, ouvrez siouplait"
- ... *long soupir*
Biiiip

Elle avait ouvert, et Irina descendait vaillamment les petites marches une enveloppe à la main.
Bingo.


Quelques mois plus tard, j'étais invitée à la soirée des anciens du stage linguistique. Entre-temps, je m'étais pété les ligaments croisés, alors j'avais de jolies béquilles jaunes qui m'empêchaient de m'abriter sous un parapluie en cet automne pluvieux. Le vice-consul avait été nommé à la place d'Irina à l'organisation des stages, et le vice-consul, il était vraiment très classe. On avait mis nos beaux foulards achetés à Ismaïlovo pour l'occasion. Notre ami Gérard a pris la parole au nom de tous pour évoquer le bon temps que nous avons eu à Moscou lors de ce qui était, pour lui, au moins son 4ème stage linguistique^^
Une fois les discours passés, on a attaqué le buffet. Il y avait des petits four au caviar, un cocktail à la vodka nommé "le tournevis", et surtout des montagnes de konfettis. Comme on arrivait pas à tous les manger on en a fourré plein dans mon sac à dos, en se disant qu'ils n'oseraient pas s'en prendre à une pauvre handicapée pour vol de chocolats.


Quelques mois plus tard, je n'avais plus de béquilles, et j'étais venue honorer le ciné-club du consulat avec deux comparses du stage linguistique. On nous a installées devant un film d'art et d'essai en noir et blanc qui devait être le film le plus mortifiant d'ennui de toute l'histoire du cinéma. Au bout de deux heures d'incompréhension et de perplexité, le générique apparaissait enfin. On commençait à mettre nos manteaux quand une inscription apparut à l'écran... "Seconde partie".
On a fini de mettre nos manteaux et pris la poudre d'escampette vers une crêperie strasbourgeoise (celle où les menus sont dans des couvertures d'albums de Tintin).


Au printemps, je préparais un second stage linguistique. Je m'en allais au consulat acheter mon billet d'avion pour Moscou. Pas juste le mien en fait, le mien et celui de Charlotte, qui était également du stage, évidemment. Le consulat n'acceptant que les paiements en liquide, je tairai la somme que je trimballais dans mon sac à dos ce jour là. Disons juste que c'était digne de la valise d'Al Capone, ça vous donnera une idée.
Comme je n'étais pas en avance, j'ai décidé de prendre le tram pour gagner un peu de temps. Une fois installée dedans, j'ai aperçu quelques types en uniforme qui semblaient embêter les passagers... Eux aussi m'avaient aperçue. Ils ont traversé tout le tram pour venir ME voir :
-"Mademoiselle, ticket s'il-vous-plaît"

Et meeerde... Là, j'ai dû leur raconter que j'avais pas d'argent sur moi pour payer leur amende. Alors ils m'ont fait un PV pour que j'aille la payer à leur QG. Entre-temps, le tram avait traversé la ville et m'avait emmenée bien loin du consulat. Donc j'ai dû le reprendre dans l'autre sens, avec un ticket (le type en uniforme me surveillait encore du coin de l’œil), et je suis arrivée franchement en retard pour leur donner tous leurs sous. Franchement en retard, mais pas encore assez pour qu'ils aient commencé. C'est des russes, quand même.

samedi 4 juin 2011

Sur mon quartier mal famé

Petite devinette, pour ceux qui connaissent Montréal :


Qu'est-ce qui est plus glauque que la Promenade Ontario ?

(pour ceux qui ne connaissent pas Montréal, petit détour obligatoire par ICI)




réponse : La Kermesse annuelle de la Promenade Ontario.

Autrement dit, la semaine où tous les gens flippants qui vivent dans Hochelaga (c'est-à-dire presque tous les habitants d'Hochelaga) sortent de chez eux, se réunissent sur la même rue, et que certains de ces gens flippants se déguisent en clown de film d'horreur pour amuser petits et grands (/obèses/vieux/pauvres/handicapés mentaux/dealers/éclopés/chômeurs/SDF/analphabètes/malades/prostitué(e)s/tout ça à la fois, qui peuplent ce merveilleux quartier).

lundi 2 mai 2011

L'employée de la semaine

Comme j'ai déjà dû l'évoquer, j'occupe une partie de mon temps libre à donner des cours de français à des immigrants. Mes élèves sont essentiellement des mères de famille, des pères de famille, et... bon, c'est tout.
Ah, si, ce sont essentiellement des latino-américains, des chinois, et parfois un petit africain qui pointe le bout de son nez.

Ma cheftaine m'avait prévenue : "Fais bien attention de respecter leur culture, ne parle pas de religion, ni de politique, ni d'homosexualité, ni de cochons, ni de vaches, ni de rillettes de chat".

Compris, je m'en allais donc donner mes premiers cours pleine de bonnes résolutions, avec des thèmes super passionnants genre "Parlez de votre ville natale", "quel est votre film préféré" et "aimez-vous voyager ?".

Ce que j'avais oublié, c'est qu'un groupe, ça ne se mène pas par le bout du nez comme ça. Ainsi, au bout de 15 minutes, j'avais déjà un éthiopien et un égyptien qui improvisaient un débat sur le partage des eaux du Nil, une colombienne qui tentait d'expliquer à une chinoise ce que c'est qu'un juif (la chinoise, elle avait jamais entendu parler du judaïsme... apparemment le parti communiste contrôle encore bien l'information^^), et deux péruviens qui s'employaient à faire plus ample connaissance, en espagnol évidemment.
Bref, c'était le bordel.

Et là dessus, la grande cheftaine en chef (celle qui a l'air de Cruella d'Enfer, tu vois ?) entre dans la salle sans frapper sous prétexte de venir chercher un truc dans la photocopieuse. Elle s'arrête un instant, me regarde, et me dit d'un air perfide :
"ça a l'air intéressant ton cours, dommage que je ne puisse pas rester !"
Et là-dessus, elle s'en va.

Là, je m'attendais à ce que ma cheftaine, aussitôt prévenue, m'attende à la sortie, poings sur les hanches, pour un remontage de bretelles dans les règles.

Mais en fait non. Par contre, j'ai eu un sursaut d'effroi ce matin quand elle a interrompu mon cours (qui se menait rondement sur les thèmes "qu'avez-vous fait pour Pâques ?" et "les élections fédérales") :
-"Manon, je peux te parler une minute ?"
(*effroi*)
-"Nous choisissons toutes les semaines un bénévole qui mérite une petite récompense, et cette semaine, c'est vous ! Félicitations !"

Et c'est donc en tant que bénévole de la semaine que je me suis vue remettre un superbe... stylo bille avec un marqueur violet à l'autre bout. Avec marqué MERCI dessus.


(me voilà riche)

jeudi 28 avril 2011

Avis de fin de calvaire

Le calvaire de la fin de semestre, bien connu par bon nombre d'étudiants.

Me voilà donc de retour dans le monde des vivants, après un mois et demi de travail intensif (on s'entend que le semestre ne commence vraiment, en général, qu'à la mi-semestre), avec des piles de bouquins chiants tout autour de mon lit (imagine à quel point j'ai pas fait le ménage de peur de les mélanger), des empilements de papiers en tous genre sur/sous/autour/au-dessus de mon bureau, des excès de chocolat, des carences de sommeil, etc.

J'étais tellement occupée que j'ai même pas pensé à arrêter de mettre mes bottes de neige, alors qu'on a gagné 30° en un mois (de -15 à +15°).

Les deux dernières semaines ont été particulièrement effrayantes : là j'étais enfermée dans ma chambre avec mon ordi, mes bouquins et mes papiers, à manger que des tartines de fromage et du chocolat.

Et tout ça pour écrire deux maudits essais pour mes deux maudits cours. Un essai d'une vingtaine de pages, et un autre d'une trentaine.

Le premier essai, il était plutôt marrant, sauf qu'il m'a obligée à lire plein de trucs en anglais, et que l'anglais, c'est pas trop mon copain (un peu comme la bouffe anglaise, les poufs anglaises, la royauté anglaise, le climat anglais, enfin tu vois le genre).
Mais une fois tout ça écrit en français, c'était plutôt intéressant : ça parle essentiellement de chaussettes anti-odeurs, de raquettes de tennis flexibles et de pare-brises anti-traces.

Le deuxième essai par contre, c'était plutôt 32 pages d'un sujet le plus chiant possible parmi les sujets les plus chiants du monde, un truc qui parle de démocratie, de capitalisme et de cosmopolitisme. Bref, un truc chiant.


Mais parlons plutôt des choses que je vais pouvoir faire maintenant que je suis revenue à la vie.
Je vais pouvoir écrire sur mon blog (check)
Je vais pouvoir reprendre un régime alimentaire viable sur plus de 6 mois... depuis 24h, j'ai fait du borsh (3h devant les fourneaux et une tenace odeur de choux dans tous les coussins de la maison), de la mousse au chocolat, et puis du gâteau au chocolat. Et de la vinaigrette. Bon, je suis sur la bonne voie.
Je vais aussi pouvoir refaire du sport. Ça aussi c'est fait : j'ai déjà commencé un fabuleux cours de cardio-abdo-fesses-cuisses avec UN prof qui a l'air un peu gay :
"Alleeeez les filles on lève bien les jambes, et on se redrèèesse parce qu'on veut des beauuux abdos bien formés et pas tout recroquevilléééés"
(mouai)

Je vais aussi pouvoir reprendre un semblant de vie sociale, aller bruncher avec mes copines, visiter des cafés autarciques pas encore ouverts (je fais ça des fois... non, en fait j'ai fait ça qu'une fois), inviter des gens à goûter à mon borsh (même si en fait je vais plus jamais inviter personne, vu que le Régis est à deux doigts d'appeler la police si on sonne à la porte après 21h, mais bon).

C'est aussi le temps de la remise en question, le moment où on se pose des questions existentielles ("peut-on être citoyen d'Andorre ?").
(apparemment oui^^)

Enfin, j'ai le temps maintenant de faire des choses inutiles : chercher une interprétation littéraire du sens caché des chansons de Félix Leclerc (en fait c'est pas inutile : ça me sert à frimer devant mes petits étudiants de français du lundi matin en donnant un contenu intello à mes cours sur l'imparfait), retomber en enfance en regardant des épisodes de Il était une fois la vie/l'homme sur Dailymotion (toi qui a les mêmes valeurs , par ), etc.


Et puis comme c'était Pâques (j'avais presque oublié pendant mon week-end nerd), j'ai même eu un lapin :)

vendredi 11 mars 2011

Yogi yoga

Comme vous pouvez le voir, j'ai retrouvé l'inspiration. Alors pendant que je suis là, on va parler un peu de mon cours de yoga.

Le vendredi, c'est le jour du cours de yoga. Oui, je fais du yoga.
A la base, je m'étais inscrite à ce cours pour essayer de pas planter (malencontreusement) une fourchette dans l'œil de l'un de mes colocs (à la con) de mon ancien appart'. Le fait est que, de une, j'ai déménagé (Dieu merci !!), et de deux, le yoga n'a pas vraiment eu l'effet escompté sur le contrôle de mes émotions négatives (appelons-les comme ça^^).
Il faut dire que la prof n'aide pas.

La prof de yoga, en effet, elle est peut-être très douée pour mettre son pied derrière sa tête, mais par contre niveau "création d'une ambiance propice à la concentration", elle est pas championne. Extrait de la bande son du cours :
"Alors, on met bien ses mains à plat par terre, c'est important les mains à plat, je peux vous dire que si vous ne mettez pas vos mains à plats, vous aurez certainement des problèmes de tendinites aux poignets, ça je sais de quoi de parle, j'en ai eu 3 fois au poignet droit et 4 fois au poignet gauche avant de comprendre qu'il fallait mettre ses mains à plat, parce qu'aucun de mes profs ne me l'avait dit, alors j'ai dû le comprendre toute seule. Alors estimez-vous heureux que je sois là pour vous faire gagner du temps et vous dire quoi faire. Quand vous serez, comme moi, avancés en yoga, et que vous pratiquerez, comme moi, tous les jours pendant 3 heures, vous serez bien obligés de tout faire pour éviter les blessures. Ça c'est comme les gens qui ne savent pas respirer en rythme. Beaucoup de mes collègues qui enseignent le yoga ne savent pas respirer. Pour moi c'est un truc naturel, je ne peux pas l'expliquer, c'est juste quelque chose que je sens. Alors que la plupart des gens bloquent la diaphragme. Le diaphragme ? Non, la diaphragme hein ! Excusez-moi si je fais des fautes de français des fois, mais vous devez comprendre que le français c'est ma quatrième langue, et l'anglais c'est ma cinquième, alors c'est possible que des fois je me mélange un peu"

(MAIS TG !!!)

Donc pour la décontraction, on repassera. Je m'entraîne à discipliner mon esprit pour arriver à tenir en équilibre sur un pied façon flamand rose sans être perturbée par son monologue égocentré. Je cultive l'espoir de pouvoir ensuite l'appliquer aux bruits de pas éléphantesques du voisin du dessus quand je lis des bouquins philosophiques sur le sens du progrès de l'Humanité.

vendredi 4 mars 2011

JE HAIS LE MÉTRO DE MONTRÉAL

JE HAIS LE MÉTRO DE MONTRÉAL.

(article éponyme)


D'abord, je le hais parce qu'il est moche. Plus que moche, je dirais qu'il est laid comme un pou, comme un bouton d'acné, comme un pou poilu sur un bouton d'acné purulent. Non mais sans dec' :



Surtout quand tu reviens de Moscou, et qu'à Moscou le métro je t'explique, c'est ça :






Ensuite, je le déteste parce que je passe ma vie à l'attendre. Il en passe un toutes les décennies, et toi t'es là sur ton quai moche, à cuire dans ton manteau et tes bottes d'hiver.


Enfin, et SURTOUT, je le déteste, parce qu'on m'y vole mon portefeuille. Mon innocent portefeuille, mon permis de conduire avec ma photo de quand j'avais 15 ans (on avait rien d'autre à leur donner), ma relique de carte de métro illimitée de Moscou, mon jeton à caddie Casino, des papiers de bonbons russes datant des cours d'Elena avec Louise, quelques kopecks, et plein d'autres trucs qui ont une autre valeur que celle de l'argent.

(et aussi de l'argent)




(les photos de Montréal sont pas de moi. Je les ai piquées sur Internet, tellement ce métro vaut même pas la peine qu'on se fatigue à appuyer sur le bouton de l'appareil, tellement il faut rester concentré, tellement que dès que tu lèves le nez on te pousse sur les rails)

jeudi 3 mars 2011

Déménagement de chez les fous

L'autre raison pour laquelle je n'écris plus aussi souvent (je le sais que vous n'avez pas tous gobé l'histoire du patin à glace), c'est que je suis hyper occupée à Montréal !

Et plus particulièrement, il y a deux semaines, j'étais occupée à déménager. L'une des plus belles occupations de ma vie d'ailleurs.
Non, parce qu'il faut dire que ça faisait un moment que j'attendais qu'on me libère du joug de ce maudit immeuble d'étudiants bruyants. Et là, comme un œuf des cloches de Pâques, m'est arrivée la bonne nouvelle : "On a quelqu'un pour prendre ta chambre".
Sauf que l'œuf de Pâques m'est tombé sur le coin de la lorgnette le 10 février, pour déménager le 14.

J'avais jamais épluché les petites annonces aussi vite de ma vie. Première chambre à visiter : un coin charmant, grand calme, coloc mexicain absent... chambre sans fenêtre, merci, au-revoir.
Ma deuxième tentative fût la bonne : j'avais atterri chez "Régis".

Régis c'est un gars bizarre un peu, il a un bonnet juif sur la tête, il est susceptible comme une vache piquée au cul, il a une robe de chambre rouge velours et des magazines "féminins" gays dans ses chiottes.

Mais il a aussi un grand appart près du métro, une grande chambre avec vue sur le jardin, un salon qui ressemble à la forêt amazonienne, deux chats mignons, et son boulot c'est de retaper des vieux meubles avec des matériaux écolos.
Alors moi je dis : Banco.

Donc après un baluchonnage express et un déménagement dans une tempête de neige avec l'aide de mon déménageur moldave, me voilà installée dans ma nouvelle piaule. Moi, et mon sourire crétin/béat/satisfait/soulagé.

Pour que vous puissiez prendre la mesure de l'ampleur du changement, quelques photos avant-après s'imposent.
Alors voilà AVANT :





(ce dernier truc, c'était un peu la cerise sur le Sunday tu vois^^)


Et voilà APRÈS :

(ma chambre, c'est la classe internationale. J'ai un dressing assez grand pour s'y faire une super cabane. Et encore, là j'avais pas encore accroché mes photos d'animaux des montagnes)


(le salon-forêt vierge)


(la cuisine tout confort, avec des FENÊTRES et encore quelques plantes vertes)


Bref, je respire dans mon bel appart'. Maintenant il n'y a plus qu'à attendre que la neige fonde, et je pourrai profiter du balcon et du jardin. Ah, oui, le jardin :


Et mon nouveau copain le chat :)

mercredi 23 février 2011

Песня Красной Шапочки

(je reçois des lettres d'admirateurs désespérés parce que je n'écris plus régulièrement sur ce blog. N'importe quoi : j'écris régulièrement. Une fois tous les 4 mois)

Donc mes excuses pour l'absence, bonne année 2011, pardon aux familles, tout ça.
La seule excuse valable que je puisse donner c'est que je me suis découvert une passion pour le patin à glace, qui me prend tout mon temps, croyez-le ou pas ;)


Aujourd'hui donc, nous allons parler du Petit Chaperon Rouge. Version soviétique.


(je vous sers même toute une équipe de petits chaperons rouges soviétiques, qui n'ont jamais aussi bien porté leur nom)

Selon la chanson du petit chaperon rouge soviétique, notre vaillant gamin se promène et gambade de par les sentiers.
Jusque-là, rien de bien étonnant. Sauf que le chaperon rouge soviétique a les mollets musclés : il se promène tellement loin qu'il se retrouve... en Afrique !

Alors, au lieu de s'égarer dans la forêt, il s'émerveille de la largeur des rivières et de la hauteur des montagnes.
Au lieu de rencontrer le loup, il rencontre (dans l'ordre) : des crocodiles, des hippopotames, des singes, des cachalots et un perroquet vert.
Et à tous ceux qu'il rencontre, il n'oublie pas de dire "Здрааасьте" : "Bonjour les rivières, bonjour les montagnes, bonjour les crocodiles, hippopotames, singes, cachalots et bonjour le perroquet vert !"

(Et la Mère-grand, ils l'ont évacuée)

Cela dit, il y a quand même une morale à l'histoire : si le Petit Chaperon Rouge est trop feignant ou trouillard, il lui reste l'option de rester à la maison pour économiser ses bras et ses jambes. (!)


(non mais sérieusement, c'est pas un génie cette petite ? :))