dimanche 13 septembre 2009

Couvre-feu

A l'obshegitie, on a un couvre-feu : si tu arrives après une heure du mat', tu dors dehors.
Les petits étudiants étrangers ont bien compris : comme ils ne peuvent pas traîner dans les bars à des heures indécentes, ils boivent dans les étages. Malins.
Ça, c'est pour les ivrognes de base.

Sinon, pour les gens normaux comme ma roommate, qui sortent gentiment le samedi soir et rentrent raisonnablement joyeux à une heure raisonnablement avancée, il y a la méthode russe : la corruption.
C'est comme ça qu'elle a traité avec le mec en uniforme qui roupille devant la télé à côté de la porte de l'université : il l'a laissée entrer après l'heure réglementaire, mais en la prévenant que la prochaine fois ça lui coûterai une bouteille de vodka.

L'ennui, c'est que la prochaine fois, c'était le lendemain, et elle n'avait pas plus de bouteille de vodka sous la main.
Alors elle a tenté la méthode casse-cou : elle a escaladé le portail (qui doit bien faire 2,50m, tout lisse avec des piques en haut). Le dit-portail étant situé juste devant une des nombreuses petites cabanes de policiers habitées 24h/24 bien-sûr.
Et le pire, c'est qu'elle a réussi. Mais pas totalement. Parce qu'une fois entrée dans la cour de l'université, il faut encore pouvoir entrer dans le dortoir. C'est là que j'entre en scène.

Donc, un samedi soir, ou plutôt un dimanche matin, vers 2h30, mon portable a sonné (me tirant d'un doux rêve où la police dressait des gros chiens pour attaquer les gens qui font des fautes en parlant russe^^). Au bout du fil, ma roommate, me demandant très gentiment si je pouvais descendre la chercher en bas du dortoir. Donc je suis descendue, j'ai essayé de lui ouvrir la porte, et là je me suis aperçue que le couvre-feu ne nous interdit pas seulement de rentrer après l'heure, mais aussi de sortir^^ Autrement dit, la porte était fermée. J'étais presque sur le point de paniquer quand j'ai entendu cogner à la fenêtre. Bien-sûr, la méthode casse-cou...
Donc j'ai enlevé le pot de fleurs, les rideaux, on a tiré, poussé, et cette maudite fenêtre a fini par s'ouvrir (tout ça dans la plus grande discrétion bien-sûr^^). On avait à peine fini de tout remettre en place quand on a entendu un petit grincement de porte...
"Девушки !"

Et merde, la babouchka. Tout ce qu'on a trouvé à lui dire c'est :
"On va se coucher, là, tout de suite !"
(bien-sûr, toutes habillées, à 3h du mat' dans le couloir de l'administration, non mais c'est logique)

Donc maintenant on va devoir revenir à la méthode russe : offrir du chocolat à la babouchka en échange de son silence.

1 commentaire:

Leidala a dit…

Bon et toi quand est-ce que tu fais le mur (sans oublier la bouteille de vodka et le chocolat ^^) ?